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De Gaulle
 
 

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Mais je reviens à mes pauvres Grands-parents, Natalia Buéno mariée à Ange Ibanes pour le meilleur et pour le pire.

Ils s'éclairaient au quinquet et autres lampes à pétrole. Le feu de bois était toujours allumé dans la cheminée. Le soir après une rude journée de travail, mon grand-père Ange me racontait les histoires qu'il avait eu avec le bandit Abdelkader qui écumait la région.
Bien au chaud contre la mémé, tout en écoutant le grand-père les yeux dans le vague, je dégustais des patates douces cuitent dans la cendre chaude.

Plus avec les mains qu'avec la parole il nous disait que ce bandit avait une bande de voleurs de grands chemins qui se déplaçaient et volaient les fermiers dans la région.
Leur chef, Abdelkader, avait l'habitude de passer à la ferme se ravitailler et passer un moment avec le grand-père où l'amitié s'était installée entre eux.
Un soir on casse la porte de l'écurie et on lui vol son mulet. Un ou deux jours après, toc toc toc à la porte. C'est mon Abdelkader qui se pointe. 
---" Angel c'est moi Abdelkader.
---" Ya pas d'Abdelkader qui tienne.
---" tes hommes sont venus la nuit dernière et ils m'ont volé le mulet.
---" parts ou je te saute la cervelle.
Il tenait son vieux fusil deux coups à chien dirigé sur la porte.
---" je reviens demain soir avec ton mulet et je vais couper la tête à celui qui te la volé.

Le lendemain soir : toc toc toc à la porte. La nuit était tombée depuis belle lurette.
---" qui c'est ?
---" Abdelkader. J'apporte ton mulet. Ouvre !

Le grand-père ouvre alors la porte et voit derrière Abelkader, son mulet. Il va pour s'en saisir, le chef l'en empêche et lui dit :

---" non reste là, on va boire le thé. Mes hommes vont l'attacher à l'écurie et te réparer la porte.

Voilà l'histoire du mulet de Grand-père. 

Mon grand-père devait mourir à 52 ans de la cataracte. Transporté à Oran pour une opération bénigne, il devait revenir les pieds devant.
Ma grand-mère devait s'occuper toute seule de la ferme aidée par mes tantes et oncles célibataires, jusqu'à ce que tous les enfants soient mariés. 
Je passais toutes ou presque toutes mes vacances scolaires de ma jeunesse entre la ville et la ferme. 

Les années passèrent et la guerre aussi. J'étais à la ferme où je voyais passer à haute altitude les avions, des bombardiers, qui se dirigeaient sans doute sur Oran et le Sud . Je pense qu'il s'agissait d'avions américains.

Mon oncle Joseph (jocé me racontait qu' un jour avant l'arrivée des Américains à Béni-Saf, lui et un groupe de militants socialistes avaient décidé de les empêcher d'arriver jusqu'à la Ville. Pour ce faire, équipé de dynamite, ils devaient faire sauter un ponceaux sur la route sinueuse d'Ain-Témouchent à trois kilomètre du Centre. 
Les voilà partis pour accomplir leur mission. Une fois dans les buses, affairés à tenter d'exécuter leur plan ils s'arrêtèrent net surpris par un tremblement qui faisait bouger la route suivi d'un bruit effrayant. 
Ils se tenaient la tête tout en se bouchant les oreilles. Ils ne comprenaient rien à ce qui leurs arrivait. Apres trois-quarts d'heure d'une attente qui leur a semblé une éternité le silence revint. Ils sortirent rapidement et grimpaient sur la route pour voir les derniers " tanks " disait mon Oncle, s'éloigner en direction de Béni-Saf.
Cette histoire il se plaisait de nous la raconter en jouant à la belote avec les beaux-frères et en buvant l'anisette traditionnelle.
La politique était volontairement bannie pour éviter les accrochages inévitables que cela engendrait. Mais les parties de belote avaient lieux plutôt " chez le cousin Mario " que sous la tonnelle de notre baraque bien mignonne. La mise était la tournée générale.
De nombreuses altercations eurent lieux néanmoins entre eux au sujet du maire Gonsalez aux approches des élections municipales. Mais rien de bien méchant. Tout s'arrangeait avec une anisette copieusement garnie de petites assiettes de " kemia ".

Une petite anecdote en passant : 
" J'avais 15/16 ans lorsqu'un jour je suis allé pêcher la " cipia " (la sèche) avec mon oncle Joseph ( jocé))1), de l'autre coté de la dite plage, sur les rochers recouverts de mousse verte et gluante, je suis tombé nez à nez avec le cadavre déchiqueté d'un homme gisant sur l'un des rochers. Le sang avait pris la couleur mauve et j'étais impressionné et surpris. J'ai crié de toutes mes forces pour appeler mon oncle resté en arrière à surveiller sa ligne. Il est accourue aussitôt puis inspectant le cadavre il me dit : "C'est un arabe, tirons-nous d'ici, il s'est fait sauter la gueule avec une dynamite " Il a alerté le commissariat de Police et notre pêche s'est arrêtée là ".

C'était mon premier contact avec un cadavre et cela m'avait marqué à vie. Je ne me doutais pas que j'allais être confronté par la suite à des dizaines de macchabées.

EN TANT QU'ANCIEN -JE ME SOUVIENS -

Ma maison, qui n'était pas à nous, mais appartenait aux TRCFA, la petite baraque que nous avions montée pièce par pièce avec mes oncles et, sous la tonnelle de vigne nous buvions une anisette en jouant à la belote. Cette maison aujourd'hui certainement occupée par des étrangers qui la laissent se délabrer lentement si ce n'est déjà fait. Les tapisseries que nous prenions soins de ne pas tacher ou déchirer. Ces murs pleins de souvenirs, de détails, de notre jeunesse vouée à l'oubli. Des intérieurs aérés sentant bon les fleurs du jardin que ma mère se crevait à embellir avec des semences de France et des rosiers japonais. Cette maison qui doit empester le couscous cuisiné avec du vieux mouton et du beurre rance.
Eh ! Oui ça me fait chier lorsque j'entends dire " mais il faut oublier " Oublier quoi ? Que de Gaulle est mort de sa belle mort et qu'il repose à colombey les deux mosquées ? Qu'il en est de même pour les Debré et ses complices ? Cette bande d'assassins ! De magouilleurs ? 
Des Marchais et autres communistes français ? Qui allaient chercher les ordres à Moscou ?
Pourquoi des " communistes français " ? Et pas des " communistes " tout court ? 
Sont-ils français ? Pourquoi alors trahir leur Patrie, la France, en créant des maquis en Algérie pour assassiner et égorger des soldats français ? Pourquoi depuis des décennies ils essayent de déstabiliser les gouvernements français avec le but bien arrêté d'introduire la politique de l'Union soviétique ?
Pourquoi les Gouvernements français ne les ont jamais expulsés vers la Russie si ces traîtres aimaient tellement ce pays ?

Un Maréchal de France a dit que les Français avaient la mémoire courte mais à ce point il a été dur pour moi d'en convenir.
Ils ont vite oublié que les Français d'Algérie se sont battus vaillamment sur tous les champs de bataille depuis 130 ans et ont permis à des centaines de jeunes bourgeois de se planquer bien au chaud chez eux pendant que des pieds-noirs se faisaient tuer pour eux. 

Il y avait pas mal de petites fermes le long de la route qui reliait Béni-Saf à Oran en passant par Ain-Témouchent. Elles appartenaient toutes aux Mines Mokta. Sauf peut être la grande ferme de la famille Cohen.
Les Cohen une grande famille de Béni-Saf dont les frères qui ont su par leur travaille s'élever au plus haut niveau de la société. Je parle de réussite financière mais aussi des emplois qu'ils ont créés tout au long de leur vie. Les petits-enfants n'auront jamais à rougir de leurs grands-parents. 
Il m'est arrivé dans une période de ma jeunesse, entre la fin de l'école primaire et des cours professionnels, de travailler pour Albert, responsable du premier étage. Le premier étage ne contenait que des meubles neufs en tous genres, depuis la cuisine jusqu'à la chambre à coucher en passant par les salles à manger.
Il y avait des meubles déjà vernis et cirés mais aussi des meubles à l'état brut qu'il fallait vernir au tampon. 
J'avais été donc embauché pour apprendre et remplacer un des vernisseurs qui devait partir. J'avais 16 ans il me semble. Je connaissais bien les familles Cohen. 
Le rez-de-chaussée du bâtiment prenait depuis la rue d'Ain-Témouchent jusqu'à la rue Clauzel. Il servait au stockage des denrées de premières nécessités et en particulier à la vente en gros de blé, orge, farine, sel et céréales diverses. Depuis le levé du jour à 18heures, en été, régnait une affluence intense. 
Les ouvriers n'arrêtaient que pour s'alimenter un moment à midi.

Je me souviens qu'il y avait un vieil arabe tout voûté par les années de dur labeur, qui soulevait un, voir parfois deux sacs de blé à lui tout seul pour les charger dans les camionnettes qui attendaient pour être livrées. Il plaisantait tout le temps et était fier d'être l'un des plus âgé et plus fort de l'équipe.

De Gaulle ne leurs a pas porté bonheur. Lorsqu'il a fallu se sauver en toute hâte après les voltes-faces bien connues de notre grand homme, comme tout le monde, la famille Cohen fuyait vers Oran. Elle fuyait pour ne pas être égorgée après l'indépendance.
Malheureusement la maman, une ou deux filles et un gendre, qui étaient parties en voiture, n'arrivèrent jamais à destination. Malgré les recherches faites par les amis aucune trace était découverte. Apres l'indépendance, le reste de la famille s'adressait même à Ben Bella devenu président, sans résultat. 
Il fallait se rendre à l'évidence. Ils avaient été gorgées et enterrées peut être dans un des ravins nombreux dans la région après avoir été dépouillées et …..il vaut mieux pas y penser.
Oui, des souvenirs qui ne s'effaceront jamais de ma mémoire ni dans celles des milliers de parents qui ont perdu des êtres chers. Ah ! de Gaulle !, de Gaulle !, quelle haine t'a fait agir ainsi ??? Pourquoi cette folie meurtrière de vouloir nous anéantir alors qu'une Armée de 500.000 hommes attendait sur ton ordre l'arme aux pieds témoins de nos malheurs sans intervenir. Etions nous si mauvais que Debré et le parti communiste ont voulu le faire croire au peuple Français ? 

Le pauvre Requéna notre boulanger égorgé, son pain nourrissait 80% de la population, arabe y compris. Egorgé alors qu'il se rendait tranquillement dans sa petite fourgonnette Renault à une petite ferme qu'il avait achetée avec des économies faites à la sueur de son front et de sa famille.
Etc.etc. Que de misères se sont abattues sur notre village avec les grenades dans les bars, l'égorgement des Béni-Safiens sur le Marc-Eric, chalutier de la famille Boronad.
Que de Français-Musulmans égorgés pour les obliger à suivre la folie du FLN qui devait soit disant leur apporter le bonheur !
Un pays appelé à un avenir sans précédent, ruiné, revenu à l'esclavage, à la peur, à la misère avec un avenir des plus sombre à plus ou moins longue échéance.

Avec les Islamiques Talibans à une cinquantaine de kilomètres de leurs portes. Mes frères de terre le savent-ils au moins ? Cela m'étonnerait qu'ils le sachent.
Adieu les cinémas, les appareils photos, la barbe rasée, la vie quotidienne transformée en châtiment. Fini aux jeunes et moins jeunes de jouer au cerf-volant, d'écouter de la musique, d'élever des oiseaux, de jouer du tambourin, de danser dans les mariages. Pour les femmes de laver leur linge dans un cours d'eau (la Tafna). Pour les jeunes garçons de porter les cheveux mi-long.
Voilà ce que vous réserve l'avenir " frères de terre " Vos chefs bien aimés vous ont-ils prévenu que les taliban sont là? A Sidi-Bel-Abbes ? A une portée de bourricot de chez vous ?
Ils arrivent pour vous imposer les quinze commandements dictés par le maolawi, ce dignitaire Anayatullah Badagh que vous ne connaissez même pas, pauvres pêcheurs.
Le parti du grand Kandahar vous guette. Il vous imposera sa loi Islamique à l'état pure et vous serez étouffé. Vous mes " frères de terre ", qui avaient connu la liberté, liberté que vous avez rejetée, certainement contre votre volonté et la volonté de notre grand homme de Gaulle, qui vous a honteusement et volontairement abandonné.


 
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