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Dossier - DARLAN - GIRAUD
 
Extraits de l’enquête d’A.Decaux.
avec
Commentaires de
G.Ibanes

Donc si nous nous résumons?

L’abbé Cordier était lieutenant dans l’armée. Il a obéi parce que son supérieur, Henri d’Astier lui en à donné l’ordre, obéissant lui-même à De Gaulle et au Comte de Paris.

--François d’Astier m’a dit formellement qu’il avait apporté à Alger l’ordre d’éliminer Darlan. Henri d’Astier m’a précisé sans la moindre ambiguïté qu’après avoir reçu le feu vert de De Gaulle - transmis par son frère il a reçu la confirmation de l’exécution par le comte de Paris au moment ou celui-ci habitait chez lui.

Jacques Tessier raconte en parlant d’Astier et Cordier : » Ils m’indiquèrent que « Londres » était également informé de cette opération. A mon avis il semblerait que le général d’Astier venu tout spécialement de Londres se soit à ce moment là entretenu avec le comte de Paris et lui ai fait comprendre que cette « opération » était nécessaire et surtout bénéfique concernant son avenir.

Et pourtant dira l’auteur de l’article, l’historien peut-il affirmer avec certitude : si Darlan est mort, c’est parce que le comte de Paris l’a voulu ?

G.I. Moi je vous dis que le comte de Paris « avait bon dos » et que cet assassinat sent la magouille à De Gaulle à PLEIN NEZ.

Le futur assassin était tout désigné. Fernand Bonnier de La Chapelle, Un jeune volontaire, brave, honnête, instruit, prêt à se battre pour sauver la France. On l’entortille, on lui fait croire un tas de salades et il se laisse prendre comme un gamin qu’il est. Ce n’est pas, à franchement parler d’un meurtre qu’il s’agira mais d’une mission contre un ennemi de la France puisque les ordres viennent du plus haut niveau, c’est à dire De Gaulle.

Désormais, Pose, Henri d’Astier et Cordier sont couverts : Londres a dit OUI. Le comte de Paris a dit oui. Une seule question se pose : quand tuera-t-on Darlan ?

G.I. - Chacun est persuadé que l’élimination de Darlan est une nécessité. Mais une nécessité pour qui ? Même eux sont tombés dans le jeu de De Gaulle. Quand au Comte de Paris, De Gaulle a du lui faire quelques allusions au trône ! L’autre, il n’a pas marché mais il a couru.
Avec le recul et connaissant De Gaulle comme nous le connaissons désormais, cela donne envie de sourire. Moi je m’éclate sincèrement. Il faut reconnaître qu’il était unique en son genre. Malheureusement nous parlons de milliers de crimes dont il est à l’origine et cela, fait moins rigoler.

Le 24 décembre 1942, Fernand Bonnier de la Chappelle accomplit sa mission. Il n’a pas assassiné un Français mais abattu un ennemi de la France. Il se voit entouré, félicité, décoré, passer au grade supérieur, serrant la main à son illustre chef, le général De Gaulle. Il vit un beau rêve.

G.I. - Il ne pensera pas un seul instant qu’il risque sa tête. Il pense avoir des amis influents qu’il croit sûrs et que, quoi qu’il arrive, le sortiront de la gadoue. L’ordre de mission est signé de De Gaulle lui-même soit disant. Mais il ignore que ce ne sont que des paroles et que les paroles s’envolent.

Le père, après mille et une difficultés, réussit à rendre visite à Fernand, celui-ci lui dira entre autre : « Alors papa, tu es plus dégonflé que moi ? Tu as tort. Il faut que tu saches que j’attends du secours de gens très haut placés ».

Il va s’en apercevoir à ses dépends. Mais il sera trop tard. Pas même De Gaulle lèvera le petit doigt pour le sauver. Puis comme prévu dès son arrestation ça ne traînera pas et le 26 décembre 1942 à 07heures 30 il sera fusillé et les pistes menant au manipulateur et à ses complices éliminées du même coup.« Ni vu ni connu » .

Lorsqu’on veut trouver l’auteur d’un crime, il faut toujours se poser la question de « A qui profite le crime » Dans le cas Darlan, il ne faut pas chercher bien loin.
Conclusion : Le comte de Paris a regagné le Maroc.

A Alger, élu par le Conseil d’Empire, le 26 décembre 1942 alors que les corps de Darlan et Bonnier de la Chapelle sont à peine froids, le général Giraud règne.

Bientôt le général De Gaulle le rejoindra, l’évincera. L’Histoire à la gaulliste poursuit son cours.

Sur les 2 tombes on lira : « Mort pour la France».

Giraud dans le collimateur

G.I. - l'Attentat lui-même contre le Général GIRAUD a été fomenté le 28 Août 1944 alors qu'il était relégué par De Gaulle en résidence surveillée à coté de Mostaganem, à Mazagran.

Il raconte cela dans son livre "un seul but: la Victoire- Alger 1942-1944", paru chez R. Julliard en 1949.donc après sa mort ( 1879-1949). Il a 63 ans au moment des faits.

..."
A partir du début d’août, les agressions se multiplient de nuit sur les sentinelles. De multiples coups de feu troublent la quiétude de ce coin jusque-là tranquille.

Le 12, l’affaire tourne au tragique. La sentinelle placée à l’entrée d’honneur sur la route, voit un homme ramper vers elle dans le fossé. Elle lui ordonne de s’arrêter. L’individu continue. Trois sommations. La sentinelle tire et rate. L’homme s’enfuit. La sentinelle le poursuit. Sur le point d’être rejoint, l’homme se retourne et avec une arme puissante, tire à quelques mètres sur le tirailleur qui s’abat en appelant à l’aide.

Le temps que le poste accoure, que les gardes mobiles soient là, l’assassin a disparu, enlevé par une jeep stationnée à une centaine de mètres. Le tirailleur a une énorme blessure à la cuisse. On le transporte d’urgence à l’hôpital de Mostaganem, où le chirurgien est très réservé sur son sort. La blessure a été produite par un projectile de guerre à grande vitesse initiale, qui a brisé le fémur en faisant de gros dégâts. L’homme a perdu beaucoup de sang.

Grâce aux américains, qui fournissent le plasma nécessaire, on peut lui faire une transfusion qui le remonte. On le transporte par la suite à l’hôpital d’Oran. Et l’enquête commence.

Elle ne semble pas difficile à mener. Les auteurs du coup ont quasi signé leur origine. Le juge d’instruction est très rapidement fixé. Mais, mais… Alger veille, et le maquis de la procédure ne le cède en rien aux autres maquis. Malgré toutes les présomptions, malgré toutes les preuves, malgré une entrevue extrêmement orageuse entre moi-même et le commandant Louis, nul ne peut découvrir l’assassin du malheureux tirailleurs qui quittera l’hôpital d’Oran, au mois d’octobre, pour rejoindre son douar des environs de Saida, amputé d’une jambe, avec la misérable pension d’un reformé indigène et le modeste secours que je lui ai donné. "...

G.I. - Notez la similitude en plusieurs points de l’attentat contre l’amiral Darlan. Mais voyons la suite..."

Du 15 au 28 août, l’accalmie règne. Il est probable que les conjurés, effrayé par les suites possibles d’un attentat manqué, étudient un nouveau plan d’attaque.

C’est le 28, à 18 h. 45, que l’opération se déclenche. Je me promène dans le jardin avec ma belle-fille et mon petit-fils âgé de quelques mois, venus récemment de Mascara. Tout est calme, les nouvelles de France sont excellentes, et nous faisons gaiement des projets d’avenir.

L’allée des mûriers, que nous arpentons était bordées en contre-bas, de massifs de fleurs et d’arbustes où l’on pouvait facilement se dissimuler.

Ma belle-fille remarqua bien, à un certain moment, un tirailleur en armes qui passait de ce coté. Elle n’y fit pas autrement attention, pensant qu’il s’agissait d’une sentinelle qui allant prendre sa place, où d’une patrouille circulant dans le jardin. Elle s’y attacha d’autant moins que la discussion amicale que nous poursuivions, était à ce moment, particulièrement animée et qu’elle avait fort à faire pour répondre aux affectueuses taquineries dont elle était assaillie.

Ma jeune fille et le lieutenant Rosen était dans la villa, le personnel, ordonnances et secrétaires, dans les communs.

Brusquement une détonation à bout portant. Je sens un coup violent à gauche de la nuque. J’y porte la main, et la vois couverte de sang. Une balle vient de me frapper. Ma première idée, vu la quantité de sang qui s’écoule, est que la carotide est coupée. J’ai trop vu de blessures de ce genre pour ne pas imaginer la suite fatale, mais je conserve cependant toute ma lucidité.

Comprimant la carotide le plus que je peux de la main gauche, je me hâte vers la villas pour m’étendre sur un tapis, tandis que la maison est tout entière en émoi.

Ma belle-fille et ma fille sont à genoux prés de moi. Mon officier d’ordonnance appelle par téléphone un chirurgien de Mostaganem. Les sous-officiers, les ordonnances apportent des compresses, de l’eau oxygénée, etc.…

Je retire ma main. Le sang ne jaillit pas comme il eut jailli de l’artère coupée. C’est peut-être sérieux, ce n’est sûrement pas mortel.

Doucement, Jacqueline et Monique me lavent et m’essuient la figure tout ensanglantée. La balle est entrée sous le maxillaire gauche et ressorti sous le médullaire. Une plaie béante marque l’orifice de sortie, mais signe rassurant, je peux parler sans trop de peine.

Le chirurgien arrive, m’examine, et me demande si je peux me rendre tout de suite à Mostaganem pour être radiographié. Le maxillaire et le médullaire sont vraisemblablement brisés. Il faudra appareiller la face. On part en auto à Mostaganem.

Parfaitement lucide, je m’étends sur la table d’opération, et en quelques minutes, la radio est faite. On la développe instantanément, et, triomphant, le chirurgien sort du laboratoire avec le cliché. Pas un os n’est touché. Seule une dent a sauté. Le projectile n’a traversé que des parties molles.

---Dans un mois, mon Général, vous serez debout.
---Inch’ Allah !
---Ne parlez pas trop et ne mastiquez pas. D’ailleurs, mon pansement vous en empêchera.

La figure emmitouflée dans un énorme pansement, je regagne Mazagran, beaucoup plus calme certainement que mes charmantes infirmières et mon officier d’ordonnance. Cependant, les gardes mobiles sont partis à la recherche du meurtrier. Celui-ci a disparu sur les pentes boisées du parc, a franchi la clôture à un endroit facilement franchissable et certainement repéré, et s’est enfui sur la route de Mostaganem à Oran.

On le trouve, une demi-heure plus tard, sous un ponceau de cette route, attendant peut être un secours extérieur, suant de peur et suppliant qu’on ne l’exécute pas instantanément. Ce n’est nullement l’intention de l’Adjudant Bertone, qui veut d’abord que le criminel parle.

On n’a sans doute pas employé les moyens en usage dans la Gestapo ou la Guépéou. L’assassin répond invariablement à toutes les questions qu’il a agi sur l’ordre d’Allah, qu’il ne regrette rien, sauf de ne pas m’avoir tué, qu’il avait bien visé la nuque, à cinq mètres derrière moi, mais que, malheureusement, il avait mal tiré ou que j’avais bougé.

Effectivement, j’avais incliné la tête à gauche au moment du départ du coup. Ce geste machinal m’avait sauvé.

A aucun moment de l’instruction, le criminel ne se départit de son système de défense. D’origine maraboutique, il était considéré dans la compagnie comme un soldat discipliné, ayant de l’autorité sur ses camarades, à cause de ses convictions et de ses pratiques religieuses. On le savait affilié à une zaouïa importante, volontiers francophone. Impossible de découvrir les autres contacts qu’il avait pu avoir avec tel ou tel parti politique : c’est du moins ce qu’affirme l’instruction.

Cependant, il paraît bien avoir eu des complices cet inspiré du ciel, et même des complices bien pourvus d’autos militaires. Une heure après l’attentat, on vit de la villa, s’arrêter sur la route d’Oran, une « jeep » qui vint stationner pendant un bon quart d’heure exactement à l’endroit où avait été arrêté le meurtrier. Signalée par un sous-officier auquel ce stationnement parut suspect, elle repris à toute allure la route d’Oran avant que les gardes envoyés pour la contrôler aient pu la rejoindre. Dans la soirée, une autre « jeep » vint croiser au même endroit un bon moment. Elle fut parfaitement remarquée par les guetteurs de la villa. Il est regrettable qu’on n’ait pu identifier ces voitures militaires pour demander à leur conducteur leurs ordres de missions.

Naturellement, l’émoi fut considérable, en Algérie et en France.

Version officielle : attentat causé par un tirailleur sénégalais ivre.

Pourquoi cette injure aux braves sénégalais ?

Un télégramme du général De Gaulle que m’apporte le général Catroux, gouverneur de l’Algérie, me donne l’assurance que toute la lumière sera faite, etc.etc.

Grâce à ma robuste constitution, en un mois je suis remis, et le 1er octobre, je m’envolais pour la France, pour de là me rendre chez moi à Dijon.

Huit jours plus tard, le général De Gaulle me recevait avec de grandes démonstrations d’amitié, et m’offrait, sans doute comme compensation à ma joue traversée, la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur.

J’ai cru ne pas devoir accepter et je demandais seulement que fussent découverts les véritables auteurs de l’attentat. Ceux qui avaient armé le meurtrier.

Jamais on y parvint.

Le meurtrier fut condamné à mort à Oran au début de 1945. J’ai demandé sa grâce par une lettre personnelle au général De Gaulle.
Il ne me fut jamais répondu.

L’assassin a été exécuté dans les moindres délais. Il est des cas où il vaut mieux que les « délégués » ne puissent parler.

Toujours est-il que la question reste entière. On a voulu faire disparaître le général Giraud. Donc il était gênant pour qui ? Ce n’est certes pas le général De Gaulle qui est l’instigateur de pareils procédés. Il est au-dessus de cela. On n’en dira pas autant de certains de ses partisans. On aurait certainement trouvé, si le B.C.R.A. ou la D.G.E.R. avaient voulu chercher.

Ce qu’on peut dire, c’est que ni la Justice, ni la Police, ni le Service de Renseignements Généraux n’ont fait ce qu’ils devaient faire, dans cette occasion, pour découvrir les auteurs d’un attentat qui a été longuement prémédité, bien préparé, mal exécuté.

L’attentat contre l’Amiral Darlan avait certainement mieux réussi.
Quand on veut faire disparaître quelqu’un, il ne faut pas rater son coup.
Il est vrai que les assassins cherchèrent à masquer leur échec en diffament celui qu’ils n’avaient pu faire disparaître.

Je ne me doutais certes pas des véritables( ?) raisons qui avaient décidé le général De Gaulle[ à se séparer de moi.

Récit véridique.

En janvier 1945, ma fille Monique, installée avec moi à Dijon, visitait chaque jour à l’hôpital militaire les blessés qui y affluaient du front d’Alsace. On ne la connaissait que sous son prénom. Je lui avais interdit d’accepter le moindre galon.

Depuis plusieurs jours, elle s’occupait d’un jeune sous-officier sympathique de la division Brosset(ex-F.F.L.) qui allait pouvoir partir prochainement en convalescence.

---Mademoiselle, vous connaissez bien Dijon ?
---Oui, passablement.
---Savez-vous si le général Giraud habite ici ?
---Je ne sais pas. Pourquoi me demandez-vous cela ?
---Parce que pour nous de la division F.F.L. c’est un problème particulier.

Remarquez que je ne connais pas le général Giraud, je ne l’ai vu qu’une fois quand il est venu inspecter la division en Tunisie. On disait que c’était un général qui était calé, et qu’il avait beaucoup contribué à refaire l’Armée.
Je sais qu’il est venu en Italie juste avant le commencement de l’offensive sur Rome, et puis on ne la plus revu.

On a appris que le général De Gaulle avait été obligé de se séparer de lui parce qu’il cédait tout aux Américains. Il avait voulu leur vendre ou leur avait même vendu les ports, les terrains d’aviation, les chemins de fer d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, d’A.O.F.

---Vous êtes sur de cela ? Comment l’avez-vous su ?

---Oh, Mademoiselle, c’est officiel. Dans chaque régiment, des officiers sont venus nous faire une conférence à ce sujet. On nous a donné des précisions, pour Dakar, pour Casablanca, pour Oran.

---Vraiment cela m’étonne. Je me renseignerai.

Et le lendemain, le pauvre garçon, qui s’était renseigné, lui aussi, sur son infirmière, lui faisait tout penaud ses excuses.

Ceux qui, un peu partout en France, ont répandu cette calomnie, n’ont pas fait leur « méa culpa ».

Quand je me suis élevé, chez le général De Gaulle, contre de pareilles méthodes, il ma simplement répondu : « Mais laissez donc cela, c’est vraiment trop bête . »

Je suis entièrement de son avis. De pareilles allégations sont parfaitement stupides. Mais que penser des chefs militaires qui s’abaissent à une telle propagande, de ministres civils qui colportent de pareils bruits, d’un Président de Gouvernement Provisoire qui tolère de pareilles méthodes ?

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. »

La calomnie a fait son chemin…temporairement. Elle a pu atteindre quelques milieux exaltés, elle n’a pas touché les masses profondes de la nation.

Peu à peu, on a vu les Américains abandonner les ports, les terrains d’aviation dont ils n’avaient plus besoin pour leurs opérations. Nulle part et pour cause, ils n’ont excipé des accords que j’aurais passés avec eux.

Sans me livrer à aucune comparaison, je suis sur de n’avoir abandonné aucun droit de la France sur aucune de ses possessions. Je connaissais trop l’empire colonial français et ses contingences pour me livrer à aucune improvisation hâtive, à aucune promesse inconsidérée, qui ensuite serait durement payée par la France et les Français.

Pas plus que l’assassinat physique, l’assassinat moral n’a réussi, non plus que l’asservissement. Ni médaille militaire, ni Grande Chancellerie de la Légion d’honneur, je n’ai rien accepté de ceux qui m’ont privé de la seule joie à laquelle je croyais avoir droit : rentrer en France à la tête des soldats qui venaient libérer la France. "...

G.I. - Déconcertant n’est-ce pas ? Le Général Giraud est trop modeste. Néanmoins par ses sous-entendus il désigne bien le responsable de son attentat.

Les mêmes méthodes que pour celui de l’Amiral Darlan. Des militaires sont à l’origine des deux cas. Comme le résultat de l’enquête tout comme la procédure judiciaire ayant conduit à la mort sans délais, deux hommes, victimes eux même de la tête pensante, bien à l’abri derrière un micro.

Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose, écrit le général Giraud.

On peut imaginer facilement le général De Gaulle tenant un comité restreint ou juste un homme de confiance, comme il le faisait on se servant de son ami Foccart( ?), dire :

« Darlan (Giraud) me fait de l’ombre ! Il va nous créer des ennuis s’il reste à ce poste, je me méfie de Churchill et de Rosevelt ».

Il n’en faudra pas plus pour que cet homme de paille prenne les désires de De Gaulle comme des ordres. L’homme de paille utilise les mêmes méthodes que son maître et tous ses contacts seront cloisonnés de façon à ce que, si l’auteur est arrêté, les enquêteurs ne puissent remonter la filière jusqu’à De Gaulle.

N’empêche que ce dernier aura tout combiné pour arriver à ses fin.
Remarquez également avec quelle légèreté les enquêtes ont été menées dans les deux cas. Des assassins qui sont persuadés d’avoir agi pour le bien de leur patrie ; Des hommes à qui on a fait des promesses que rien ne pourra leur arriver parce que c’est une mission qu’ils auront à accomplir etc.etc. Des enquêteurs et des juges qui se contentent d’accepter des déclarations aussi fantaisistes que débiles et un tribunal qui condamne à mort avec la mise à exécution de la sentence de mort sans délais et sans appel.

-D’une demande de grâce faite auprès de De Gaulle par le général Giraud restée sans réponse et pour cause.

-Des jeeps militaires qu’on n’essaye même pas de poursuivre ou de faire intercepter par les Gendarmeries situées entre les deux villes. Comme si les liaisons radio ou téléphoniques n’existaient pas ?

Il s’agissait quand même d’une tentative de meurtre sur la personne d’un général.

Puis la réponse de De Gaulle sur les calomnies. Il faut vraiment être culotté. Mais Giraud, peut être pardonné, il ne connaissait pas son collègue comme nous le connaissons, nous, de nos jours.

Encore une fois De Gaulle s'en tire à bon compte. De plus vous remarquerez comment De Gaulle s'est debarrassé de Giraud pour l'empêcher de participer avec son armée à la libération de la France.

Je vous rappelle ce qu’ARGOUD, a écrit à ce sujet :

“Mais cela ne suffit pas à l’auteur du “fil de l’épée”, propriétaire exclusif de l’action d’entreprise. Il veut libérer la France avec ses unités portant l’insigne de la croix de Lorraine, symboles de la légitimité, supports de ses AMBITIONS."

C’est ainsi que va se développer une entreprise, unique sans doute dans l’Histoire, où le chef d’une armée débauchera ses propres troupes pour les faire servir sous sa bannière personnelle.

Voilà en gros et en petit ce que valait votre De Gaulle. L’homme que nous pieds-noirs allions contribuer à porter au pouvoir quelques années plus tard.

---==oOo==---

Puis le Bachaga Boualam de révéler dans sont livre

« Mon Pays la France »
Editions France Empire
68, rue J.J Rousseau - Paris (1er)

BOUALAM
p84 : ...

"Se rappelle-t-on ces guerriers la tête enrubannée d"un chèche immaculé, de ces gandouras plissées, de ces burnous aux couleurs chatoyantes. Le maréchal Pétain parlait de la mémoire courte des Français. J"ose espérer qu"il se trompait et que nos morts ne sont pas oublies.

Pour les officiers musulmans, l’Armistice n’avait pas posé de problèmes, tous étaient restes fidèles au maréchal Pétain dans leur majorité. Peut être le général De Gaulle ne nous a-t-il jamais pardonné notre loyalisme, peut être ne pouvait-il pas comprendre que de vieux combattants aient encore maintenant dans leur gourbi la photo du maréchal ?

Et pourtant la guerre de 1939-1940 avait été ressentie durement jusque dans les douars en Algérie. Nous avons beaucoup souffert des restrictions. Cela n’a jamais empêché mon douar d’alimenter continuellement en hommes les rangs de l’Armée.

Entre 1914, 1939, la libération et la rébellion, j’ai perdu dans les Beni-Boudouanes plus de deux mille hommes.

Quelle est la commune de France qui peut s’enorgueillir de porter sur son monument aux morts deux mille noms…. Un bien triste orgueil il est vrai. Des régiments algériens, les chefs n’ont toujours eu qu’à se louer.

Les Algériens ont servi le drapeau français depuis 1832 et cela sur les quatre continents. Nul ne peut contester non plus qu’ils l’ont fait pour la plus grande gloire de la France. Leur fidélité et aussi leur bravoure dans tous les coups durs ont fait l’admiration du monde entier. "...

G.I. - Notez dans un coin ce qu’a dit Boualam lorsqu’il écrit que fidèle au maréchal, De Gaulle ne leur aurait pas pardonné ! ! ! ! !…Sur qu’il ne leur a jamais pardonné. Nous connaissons maintenant assez De Gaulle pour le crier haut et fort.

BOUALAM
p86/87 : ...

" C’est le général Bourmont qui avait eu le premier l’initiative d’incorporer dans l’Armée les Musulmans désireux de servir la France. Les premiers qui le furent appartenaient à la tribu des Zouaoua ce qui donna le nom des futurs régiments de zouaves…En 1841, il y avait déjà 6 500 volontaires qui, dans les spahis et les tirailleurs, participèrent à la lutte contre Abd El-Kader.

En Crimée plus tard on les appelait « les enfants du feu.» L’Italie les vit en 1859, puis le Mexique.

Pendant « la grande guerre » l’Algérie a fourni 176 000 combattants musulmans en grande partie volontaires et 115 000 d’origine européenne. Le nombre de tués fut de 40 000 environ.

« La bravoure fit autant sinon plus que la science militaire ; ils provoquèrent l’admiration de toute l’armée en faisant preuve des qualités qui distinguent une troupe d’élite aussi bien dans la défense que l’attaque. » "...

C’était à Solferino, le 24 juin 1859.

Cent trois ans plus tard, le 18 mai 1962 , parmi les milliers de rapatriés qui encombraient les quais de Marseille, les officiers de la marine marchande, « en grève »! ont pu voir un sous-officier musulman, constellé de médailles, refouler ses larmes amères de soldat.

Ce héros que trente hommes de l’A.L.N. avaient tenté d’enlever pour l’exécuter et que je ramenais avec les miens, c’était mon ami le sergent de spahis Gholamillah, le sous-officier musulman le plus décoré de l’Armée française. Mais lui n’a pas eu le droit, comme le proxénète Saadi Yacef, aux caméras de « Cinq colonnes à la une »

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