«Pour dissimuler encore les crimes commis contre les Français d'Algérie,
la Cour d'Appel de Paris a préféré se réfugier derrière les lois
d'amnistie de 1962 et 1968 en confirmant, dans le procès contre KATZ
et ses complices - dont les médias audiovisuels se sont bien gardés
de parler - la décision de « non informer » prise par le juge
Vallat.
Sont-ils astucieux, nos Juges ! Ils auraient pu déclarer tout simplement
l'action éteinte du fait du décès de Joseph Katz, ce qui nous
ouvrait la possibilité de faire casser le jugement puisque la plainte
était, aussi, dirigée contre X.
En confirmant ainsi le jugement du premier juge, ils savaient qu'ils
nous retiraient toute chance de succès dans un Pourvoi en Cassation.
C'est pourquoi, après maintes réflexions assistés de nos conseils, nous
avons décidé de ne pas poursuivre en Cassation, sachant que nous allions
au devant d'un échec et d'une perte de temps inutile.
Nous avons donc cherché et trouvé un autre biais, qui nous donne tout
espoir d'aboutir et de faire rendre enfin justice aux innocentes
victimes des massacres du 5 juillet 1962 à Oran : c'est un nouveau
procès, en séquestration arbitraire, sur laquelle l'amnistie ne peut
nous être opposée. Nos avocats préparent actuellement le projet et la
plainte qui sera déposée dans les jours à venir et, nous l'espérons
bien, avant la tenue de notre prochain congrès.
Nous ne désarmons pas ! Tant qu'il nous restera un souffle de vie, nous
nous battrons pour faire rendre justice à nos morts!
Maître Luciani, avocat à la Cour de Paris a déposé, au nom des
Harkis abandonnés et massacrés en Algérie, une plainte auprès du Doyen
des Juges du Tribunal de Grande Instance de Paris.
Cette action a été rendue possible grâce à l'acharnement et au
dévouement inlassable de notre administrateur et ami chargé des Harkis,
Amar Boumaraf admirablement secondé par son épouse.
Donc, Chers Amis et Adhérents, soyez rassurés. VERITAS reste
conforme à sa vocation et nous mettons un point d'honneur à poursuivre
le combat avec une pugnacité sans faille, même lorsqu'on cherche à nous
écarter, à nous faire taire, à nous décourager.
Nous restons fidèles à nos aïeux, à notre pays perdu et dévasté et aux
victimes de l'impitoyable et aberrante politique menée à notre encontre.
D'ailleurs, en France, pour certains, à l'heure actuelle, où est passé
cet honneur qui, chez nous, demeure le bien le plus précieux ?
- En ce moment, une campagne sans précédent se déroule sous nos yeux
et, bien entendu, en nous bâillonnant à nouveau puisque les médias,
quels qu'ils soient, nous restent toujours aussi obstinément fermés.
56%
des personnes, interrogées pour un sondage B.V.A. Libération,
auxquelles on a posé la question suivante : « Seriez-vous favorable
ou opposé à ce que Jacques Chirac et Lionel Jospin demandent
officiellement pardon au peuple algérien au nom de la France », ont
répondu « oui» sans savoir de quoi il retourne.
Ils ne savent pas ce que la France a apporté à ce pays, plongé dans une
barbarie sanglante, ravagé par les guerres tribales, les pillages et les
pandémies.
Mais ils ne savent pas, non plus, que l'Armée Française a été contrainte
aux interrogatoires musclés - qu'on lui reproche aujourd'hui face à des
terroristes qui posaient des bombes meurtrières et mutilantes dans les
cars scolaires, à la sortie des écoles maternelles, sur le parvis des
églises, aux arrêts de bus et dans les stades, qui dépeçaient, brûlaient
et démembraient leurs victimes, aussi bien musulmanes qu'européennes,
avec des raffinements de cruauté inimaginables et indicibles.
Et, sans rien savoir, parce qu'on les a totalement désinformés depuis
quarante ans, ils voudraient que la France demande pardon aux assassins
des meilleurs de ses fils ? Quelle aberration manichéenne !
Qu'on nous donne la parole ! Nous voulons témoigner ! Nous avons connu
cette sauvagerie, venue du fond des âges barbares, qui était l'apanage
de ces meurtriers dégoulinants de sang auxquels ces braves gens
souhaitent demander pardon et qu'on nous présente, aujourd'hui comme de
blanches colombes ou de paisibles agneaux.
Messieurs les journalistes, arrêtez de salir votre propre pays alors
que vous refusez d'entendre la vérité!
-
Ne faites pas aussi complaisamment le lit du communisme, du socialisme
et du gaullisme car tous ont à cacher une conduite honteuse et
déshonorante envers les Français d'Algérie !
-
Ne célébrez pas et n'imitez pas les porteurs de valises qui ont
collaboré avec l'ennemi en temps de guerre !
-
Ne prétendez pas que les musulmans d'Algérie étaient hostiles à la
France alors que le 28 septembre 1958 ils ont voté à 76,50% pour garder
l'Algérie française !
Cessez d'éclabousser l'Armée Française qui a mené un juste combat envers
des terroristes assassins, sur l'ordre des gouvernants en place et qui a
payé au prix de TRENTE MILLE morts la victoire militaire qu'une
scandaleuse capitulation politique lui a ravie !
Et ouvrez un peu les yeux sur l'Algérie d'aujourd'hui,
sur la corruption, sur les pandémies, sur la ruine sociale et sur
l'oppression et les crimes qui y sévissent !
Les camps de torture y existent toujours
et ils n'ont rien de
comparable avec l'utilisation de la gégène par nos soldats. On y meurt,
chaque jour, dans les souffrances les plus abominables qui soient !
Vous voulez la vérité ? Alors, nous le répétons,
DONNEZ-NOUS LA PAROLE »
JOSEPH HATTAB PACHA
Président du Comité Véritas
Ancien Maire de la Casbah d'Alger
Ancien conseiller Général
Dernier Président du Conseil Municipal d'Alger
Crédit la lettre de Véritas du 03/2001.
|