Daoud Ouchène
"J'AI ÉTÉ
MANIPULÉ"
Disait
Le
Lieutenant
Recueilli pour le Site par H.Cuesta |
Son témoignage est paru dans
"Le Point"
en mars 2002
Ancien
parachutiste au 1er RCP,
admit à Saint-Maixent en 1956,
Daoud Ouchène avait servi dans la
force locale franco-algérienne après la dissolution du 4è
tirailleurs.
Il
est mort dans l'anonymat. Comme il l’avait demandé. Sans discours et avec
pour unique drapeau celui de la Légion d'honneur, une décoration qu’il avait
reçue en 1977 au titre du ministère de la Défense.
Sa veuve, un général
en retraite et une trentaine d'anciens combattants assistaient à ses obsèques.
Le 12 octobre 1989.
C’est dans l'Indifférence qu'est décédé
Daoud
Ouchène. 53 ans. officier berbère et fils de caïd, devenu pour l'Histoire
«
le lieutenant de là rue d Isly ».
Pour l'histoire et pour son malheur, disent tous ceux qui l'ont côtoyé
à Nice d'abord, où il s'était installé à
son retour d Algérie, en 1964, deux ans après l'indépendance, en laissant
la-bas une femme el un fils.
A ANNEMASSE, ensuite, où il s'était remarié avec une Savoyarde sous le nom
francisé de Michel Duchesne, sa nouvelle identité obtenue par décret en
janvier 1968.
Proche du Bachaga Boualam, figure emblématique des harkis, « le
lieutenant » était également membre d'honneur du cercle algérianiste de
Marseille où il avait même, une fois, accepté d'évoquer en public la fusillade.
- Lorsqu'il était dans la région, il assistait
aux messes
à
la mémoire des victimes,
se
souvient un des responsables du cercle.
La journée
du 26 mars a été la grande épreuve
de sa vie. Il reconnaissait qu'il avait réagi trop tard et il avait le sentiment
d'avoir été manipulé.
Duchesne
avait obtenu le statut de « grand invalide de guerre ». II était abîmé par le
diabète el durement éprouvé par des dépressions qui l'obligeaient à séjourner
régulièrement en unités de psychiatrie.
-
Il disait qu'il souffrait
d'un manque de compréhension
des Français,
expliquent les anciens combattants d'Annemasse
qui n'ont jamais vraiment connu le passé de cet homme dont la carte de visite
portail la mention
A. E. T. C'est-à-dire ancien enfant de troupe.
L.P.
Dans
quelques minutes, des soldats armés de mitrailleuses A.A. 52,
de Fusil-mitrailleur, de Fusils et de Pistolet-mitrailleurs
vont massacrer des hommes, des femmes et des enfants sans défense.
Des
officiers français qui les commandent ne réussiront pas pendant
plus de 12 minutes à faire
cesser le feu.
Des
blessés sont achevés, des pompiers et des médecins qui tentent de leur porter
secours sont abattus par des tirailleurs qui les insultent...
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