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26 mars 1962 Alger
Témoignage de Simone Gautier
Article de la Provence

 

     
 


« ON M’A RENDU FOLLE DE DOULEUR »

Le 26 mars, quand son mari rentre déjeuner, Simone Gautier le trouve "affreusement triste". Ce jeune ingénieur chez IBM de 28 ans, "un métropolitain", est bouleversé. "Philippe avait vu l'armée française tirer sur des boites de lait que les Algérois avaient apportées pour les enfants du quartier de Bab-el-Oued, coupé de tout approvisionnement depuis plusieurs jours. Puis il est parti à son travail'. Simone ne le reverra jamais. Comme elle ne saura jamais s'il est mort sur le chemin de son bureau, "pris au piège" ou si, "par compassion", choqué parce qu'il avait vu le matin, il s'est joint à la foule des manifestants.

"Le soir, je me suis étonné qu'il ne rentre pas. J'ai prévenu mon père qui a crié : Oh, mon Dieu ! J'ai passé la nuit enroulée dans sa veste en cuir imprégnée de l'odeur de son tabac de pipe. Le lendemain matin, on m'a emmenée à la morgue de l’hôpital Mustapha. Je pleurais, je hurlais. On m'a rendue folle de douleur".

Simone est l’une des rares veuves ou parentes de victimes qui a pu récupérer le corps de son mari.

"Mon père qui connaissait un ami de l'intendant de l'hôpital a réussi à le faire sortir. Il a acheté au marché noir un cercueil. Il est descendu sur les quais, au péril de sa vie et a trouvé un bateau qui a accepté de l'embarquer".

Le corps arrivera quatre jours plus tard en France pour être enterré dans un petit village de Bretagne.

"Je n'ai rien pu dire à mes deux jeunes enfants, sauf que leur père était mort. Comment raconter l'indicible".

Pendant plus de quarante ans, Simone, "murée dans le silence", ne peut parler de son drame.

"Je n'ai pensé qu'à protéger mes enfants comme mon mari me l'avait toujours recommandé".

Jusqu'au jour où elle rencontre quelques femmes qui ont perdu elles aussi un père, une mère, un frère, un mari...

"Nous avons formé un petit groupe que nous avons appelé les folles de mars".

Aujourd'hui, elles se battent non seulement pour éclaircir cet épisode sombre de la guerre d'Algérie mais aussi pour accepter enfin la mort de leur proche.

Un deuil impossible jusque-là pour Simone face à un seul télégramme de condoléances, celui du directeur d'IBM aux USA, et un certificat de décès lapidaire qui se contente d'enregistrer la mort d'un jeune père de 28 ans "décédé au plateau des Glières à Alger".

D.A.
 


 
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