Il est parfaitement compréhensible que les victimes survivantes de ce drame
et leurs descendants veuillent perpétuer la mémoire des évènements douloureux
qu’ils ont vécus.
Pour répondre à votre demande d’information, je suis en mesure de vous
préciser qu’il s’agissait d’une manifestation interdite, organisée à
l’instigation d’un groupe, « OAS ,» qui agissait hors les lois de la
république et avait fait de la violence un moyen d’action qui fit de nombreuses
victimes sur le territoire métropolitain et en Algérie. Ce jour-la, si la
manifestation a débuté de façon pacifique, des tirs ont été dirigés contre les
forces de l’ordre et l’armée, celle-ci ayant brutalement riposté.
C’est la raison pour laquelle il apparaît difficile de commémorer cet
évènement de façon officielle. De plus, l’indemnisation des victimes et de leur
descendants ne pourrait se faire en l’état de la législation du code des
pensions militaires d’invalidité et des victimes de guerre.
Cela n’empêche nullement d’éprouver de la compassion pour les victimes
entraînées, le plus souvent à leur corps défendant. Dans une tragédie qui
symbolisa celle de la France et dont on peu comprendre qu’elle reste encore
légitimement au cœur de la conscience de certains de nos compatriotes.
Je vous prie de croire, Monsieur le député, à l’assurance de ma considération
distinguée.
Monsieur le Secrétaire d'Etat aux
Anciens Combattants (ou peut-être son secrétaire ?), donne ainsi une leçon de
son histoire à Monsieur le Député.
Etant en permanence intéressés par
l'Histoire et ses nouvelles révélations nous avons parcouru la réponse
avec une extrême attention.
Il apparaît donc clairement que
d'après le ministre concerné, les victimes ne sont que le résultat des
agissements de l'OAS.
C'est une version que l’on voudrait officialiser et qui reprend des arguments
connus.
Les témoins directs ne partagent
pas cette optique.
Certaines zones d'ombre méritent
cependant d'être éclairées.
Nous nous permettons d'interpeller
le représentant officiel des anciens combattants en lui posant les questions
suivantes :
1/ Pour quelles raisons
l’OAS est-elle née ?
2/ Quelle preuve a-t-on que
ce serait l’OAS qui aurait ordonné cette manifestation ?
3/ Dans quel but et à quel
propos eut lieu cette manifestation ?
4/ Puisque Monsieur le
Secrétaire d'Etat est"en mesure de préciser", il doit être en mesure également
de fournir la preuve identifiant sans ambiguïté, les auteurs des provocations.
5/ Peut-il nous expliquer
également la présence de troupes d’origine "algérienne" - identifiables sur les
photos - et qui, selon certains témoignages, auraient porté des signes
distinctifs de l'ALN.
6/ Le bouclage du quartier,
constituant une véritable souricière reste de même à expliquer.
7/ Des témoignages
indiquent que la préparation de la fusillade était organisée. Sont-ce des
témoignages mensongers?
8/ Les ordres du
gouvernement incitant à la répression impitoyable sont- ils imaginaires ?
9/ Monsieur MEKACHERA
dont le parcours militaire n'est pas à suspecter va sans doute aussi pouvoir
nous expliquer comment une armée prise sous le feu de projectiles venant des
balcons peut avoir le réflexe de tirer au sol dans la direction opposée et de
s'acharner sur des corps déjà atteints.
Ceci est une première dans l'art
militaire. L'excuse de l'affolement ne peut le justifier.
La balistique aurait-elle, ce jour-là, perdu ses lois ?
10/ Une fusillade de 12
minutes - sans discontinuer - sur des personnes désarmées : hommes femmes et
enfants peut-elle s’expliquer par un "sentiment d'insécurité" qui conduirait à
se désintéresser de tueurs armés directement menaçants pour se concentrer sur
des civils désarmés ?
Aucun document photographique ou filmé ne montre, à aucun moment, une seul
manifestant armé !
11/ Pouvez-vous justifier
le nombre de douilles retrouvées ?
12/ Pourquoi la presse qui
rendit compte de l’événement fut-elle censurée alors qu'il était si simple de
révéler ce que vous venez d'écrire ?
13/ Pourquoi certains corps
ne furent-ils pas rendus aux familles ?
14/ Pourquoi aucune
reconstitution ou enquête a posteriori ne fut-elle organisée comme le faisait la
justice française au fin fond du bled pour s'assurer de la véracité des faits à
chaque fois qu’un fellagha était abattu?
15/ Pourquoi les rapports
consultables sur ce drame ne contiennent-ils que des témoignages officiels et
aucune déclaration directe de civils ?
16/ Pourquoi les tués ne
peuvent-ils être déclarés victimes de guerre: ils ont pourtant été abattus par
une armée en guerre ?
17/ Est-ce leur sympathie
supposée pour l'OAS qui est ici stigmatisée, punie ?
18/ Et dans ce cas
feraient-ils l'objet d'une vengeance d'état ?
19/ Par ailleurs, ne
pourraient-ils alors être considérés comme des victimes de droit commun
assassinés par des "éléments incontrôlés" ?
Pour aller un peu plus loin, nous
ferons un parallèle avec l'épisode du 17 octobre 1961 à Paris. Et, paraphrasant
M MEKACHERA, nous dirons : Il s'agissait d'une manifestation
interdite, organisée à l'instigation d'un groupe, "FLN" qui agissait hors des
lois de la république et avait fait de la violence un moyen d'action qui fit de
nombreuses victimes sur le territoire métropolitain et en Algérie.
Saisissant, non ?
Il n'empêche que les victimes de
cet événement sont célébrées officiellement par le maire de la capitale de la
France !
Ce n’est n'est donc pas une
commémoration individuelle et privée mais emblématique, dûment et unanimement
reconnue par les médias français et les forces de l'ordre qui en facilitent la
tenue.
Il est difficile de croire que la
version des faits qui se sont déroulés le [b 26 Mars 62 Rue d’ISLY à ALGER tels
que décrits dans la lettre du 16 Juin 2003 N° 6762/CAB/CT/BB/SA est bien celle
de M Hamlaoui MEKACHERA.
Nous préférons croire que l'un de
ses secrétaires voulant alléger les tâches, fort nombreuses, de son supérieur, a
commis cette réponse scandaleuse et a utilisé sa signature par délégation.
Nous regrettons que ce
fonctionnaire zélé n'ait pu - puisqu’il l’a cité - visiter le site du CRI, ce
qui pouvait modifier son jugement ou du moins lui inspirer la prudence qui sied
lorsqu’on évoque ce genre de douloureux événement.
De même, il aurait pu – il aurait
dû, pensons-nous - s'informer auprès des associations représentatives,
spécialisées sur cette question.
Merci donc pour ce cours
d'histoire uniquement basé sur les redites d'une opinion officielle préconçue et
sur les incohérences et malversations historiques au services des idéologies.
Monsieur le Secrétaire d'Etat
aux Anciens Combattants, nous vous remercions également de nous octroyer le
droit de compassion pour des victimes que vous ne semblez tenir que pour
quantité négligeable...
Nous saurons nous en souvenir au moment d'utiliser nos bulletins de vote.
Recevez nos salutations et nos
sincères encouragements à éviter les recherches qui pourraient vous laisser
entrevoir des vérités qui ne seraient bonnes ni à entendre, ni surtout à écrire.
Jacques TORRES.
P.S. : M Hamlaoui MEKACHERA ce courrier vous vaut la première place de
notre podium sur
http://www.lecri.net