Réaction de Mme Nicole
FERRANDIS-DELVARRE
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Je vous communique pour
information les réponses de M.
MEKACHERA
à mon courrier.
J'avais souhaité lors de notre
dernier échange qu'il admette que les victimes de la fusillade de la rue d'Isly
étaient d'innocentes victimes.
Dans sa dernière lettre, il souligne
sa plus grande considération pour les victimes. J'aurais préféré que cette
innocence soit reconnue plus directement…
Pour moi et pour l’Association que
j’anime, seuls comptent les faits incontournables et leurs conséquences cruelles :
le 26 mars 1962, des
armes françaises ont tiré pendant douze longues minutes, hachant la foule de
manifestants français, brandissant des drapeaux français et clamant leur
attachement à la France ; une centaine de morts et plus de deux cents blessés,
tous civils ont été victimes de cette fusillade ; autant de familles ont été
frappées, détruites par ce drame et en subissent encore aujourd’hui les
séquelles. Ces familles attendent du débat parlementaire annoncé pour la fin de
l’année que les responsabilités de la France dans leur drame soient
solennellement reconnues et que les mesures équitables de réparation soient
enfin adoptées.
Elles souhaitent que
ce débat national soit abordé et puisse se dérouler dans un climat digne et
serein, dégagé autant que faire se peut des passions et des manœuvres
politiciennes.
Elles voudraient
encore pouvoir espérer des Autorités gouvernementales que leurs interventions
dans ce débat soient cohérentes avec les intentions de réparation et les vœux de
réconciliation formulés à plusieurs reprises aux plus hauts niveaux de
responsabilité nationale. Seront-elles comprises ?
Nicole
FERRANDIS-DELVARRE
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