LES BARBOUZES
- Intoduction.
C'est le nom donné par Dominique Ponchardier, un aluminé de romans
d'espionnage. Spécialiste dans les renseignements pendant la dernière guerre
mondiale a entrevue une occasion de se faire du fric avec l'affaire Algérienne.
Bombardé ensuite pour sa fidélité au grand De Gaulle, comme ambassadeur
de France en Bolivie. Là, il a pu se consacrer à la recherche de ses nouveaux
personnages pour ses romans.
Ainsi va la vie. " Le fric ".
Donc " les barbouzes " une armée parallèle mixte, civile, militaire et
recrutement dans la racaille du petit et grand banditisme. Mis en place pour
combattre les partisans de l'Algérie Française par De Gaulle et dirigée
par Debré.
Carte blanche était donnée aux barbouzes pour mettre fin d'une façon ou d'une
autre à la résistance de gens désespérés qui savaient les conséquences et pour
la France, et les populations profrançaises d'Algérie.
De Gaulle avait mis en place, après la tentative des Généraux, des
officiers, des fonctionnaires et des politiques dévoués aveuglement à sa cause.
Tous les postes importants dans l'administration, dans la gendarmerie et points
stratégiques comme la télévision, les aéroports avaient changé de mains.
Donc les barbouzes pouvaient en toute impunité agir dans tout les départements
français d’Algérie.
Des locaux étaient mis à leur disposition dans les compagnies de gendarmerie,
dans les villes importantes de façons à former une toile d'araignée.
La gendarmerie fournissait les véhicules et les renseignements.
C'est ainsi qu'Ain-Témouchent, l'adjudant-chef commandant la brigade, me
demandait de boire l'anisette avec les pieds-noirs pour obtenir des
renseignements contre l'OAS et les remettre au responsable barbouze du coin. Ma
réponse a été catégorique, " je ne suis pas gaulliste ".
La pièce de torture se trouvait dans une pièce de la compagnie. Une
activité toute particulière régnait de nuit. Les véhicules arrivaient avec des
personnes arrêtées en dehors des heures légales. Les interrogatoires se
poursuivaient sans relâche. Rien ne transpirait. Le secret total était conservé.
Seul notre ivrogne d'adjudant-chef se pavanait et s'entretenait avec un adjudant
détaché à la section des barbouzes avec un gendarme aussi con qu'eux. Ils
prenaient des airs mystérieux, conspirateur et discutaient à voix basse les yeux
regardant la pointe de leurs chaussures. Le capitaine de la compagnie, un
inconditionnel de De Gaulle ou a ses gallons, encore un autre ivrogne
affecté après le putsch, se prenait pour dieu-le-père. Il renseignait les
fellaghas sur les hommes de l'OAS. Il encourageait le FLN local à suivre la
politique de De Gaulle.
Deux
ou trois mois avant l'indépendance il faisait distribuer aux FLN toutes les
armes saisies aux pieds-noirs par les gendarmes mobiles.
Les
gendarmes mobiles ne se sont pas gêner pour se servir des plus belles armes de
collection et les arborer en bonne place chez eux pour épater les amis. Comme
les médailles. Je ne reviendrai pas ici pour raconter comment la plupart ont
obtenu les leurs. Je l'ai déjà dit par ailleurs.
Ont les appelaient " la rouge " à cause du liserait rouge entourant leur képi.
Cette allusion était faite pour démontrer qu'ils avaient du sang de Français
dans les mains. Quelque temps après le liserait devint jaune.
Comme pour l'assassinat de Darlan par La Chapelle à qui héritèrent tous les deux
sur leurs tombes de " Mort pour la France ". Les barbouzes eux pour actes de
bravoures à torturer d'autres Français recevaient les mêmes médailles que les
gens honnêtes qui luttèrent pour que vive l'Algérie Française. Cette situation
était la même sur toute l'Algérie.
L'Armée n'existait que par son manteau de honte. Les officiers supérieurs de
salons, avaient pris la place des valeureux Généraux qui brisèrent leur carrière
et sacrifièrent leur famille pour honorer la parole donnée par notre traître de
Président de la République.
Les
autres officiers que je considère comme des lâches, acceptaient les gallons sans
honte alors qu'ils étaient d'accord pour le putsch et avait donné leurs accords
et préférèrent attendre, comme les Italiens, de savoir qui allait gagner pour se
rallier au plus fort. Honte a eux.
Je
me trouvais au moment du putsch dans le 2ème bureau de l'Armée à Aint-Témouchent.
Le colonel commandant le secteur de la région ne sortait pas de son bureau. Nous
attendions tous pour partir sur Oran. Il suffisait d'un ordre qui n'est jamais
venu. Les CRS de Tlemcen étaient déjà sur la route pour se rallier aux Généraux.
La raison nous était donnée : " le colonel attend de voir comment les
avènements vont tourner avant de se décider de donner l'ordre de foncer ".
Voilà le courage de quelqu'un qui allait être quelque temps après élevé au grade
supérieur pour fidélité au général De Gaulle. Ils étaient combien dans ce
cas ?
La tension que les barbouzes créèrent n'a fait qu'augmenter la haine entre
gaullistes et pro-Algérie Française.
Les
Français musulmans se sentant lâchés se ralliaient aux groupes de fellaghas qui
arrivaient par enchantement dans la région. Les attentats contre les européens
qui, sans distinction, se faisaient égorger sans que l'armée de barbouzes
bougent le petit doigt.
L'Armée elle avait reçu l'ordre de ne pas bouger ou d'aider seulement aux
arrestations des Français favorables à l'OAS.
Les harkis qui n'avaient pas désertés en temps voulu parce que la promesse leur
avait été faite qu'ils allaient être protégés, étaient égorgés. Les parents et
leurs familles subissaient le même sort.
C'est ainsi que chaque fois que les commandos de l'OAS avaient l'occasion de
faire payer les barbouzes pour les saloperies commises, la population
applaudissait. Moi aussi.
Le 24 janvier 1962 à la suite d'un renseignement, un piège était tendu au siège
des barbouzes d'Alger qui avaient élu domicile sous de faux noms à la villa
Andréa, 8 rue Fabre à El Biar - Alger- Belle villa au milieux des orangers et
des bougainvilliers.
D’un
bout à l’autre de l’Algérie nous nous sentions soulagés, nos morts étaient enfin
vengés et des tortionnaires et traîtres à la Patrie éliminés.
Certains de ces héros allaient payer de leur vie ces actes de bravoures et les
ennemis décorés par De Gaulle.
La France reconnaîtra un jour les siens.
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