Temoignages de
satisfaction pour les Barbouzes |
Pour mieux saisir la signification de ce message officiel, il suffit de savoir
que le 26 mars 1962, rue d'Isly à Alger, l'armée française ouvrit le feu
sur une foule sans arme manifestant pacifiquement.
Bilan: plus de 80 morts
et deux cents blessés. Vous pouvez lire dans le Site
les détails de cette douloureuse affaire due à la haute stratégie du grand
de Gaulle et à ses incapables sous-fifres !
Commentaire de Melina :
Je peux d'autant mieux en parler qu'avec mon
père, je me trouvai rue d'Isly quand la fusillade s'est déclenchée. Ce sont
les gens de la Willaya 4 qui ont tiré sur les manifestants qui apportaient
leur soutien aux habitants de Bab El Oued victimes d'un ghetto, nos seules
armes étaient des sifflets et des drapeaux français.
Mon père en tant qu'ancien militaire, à cette époque il avait quitté
l'armée depuis une dizaine d'années, mais ayant conservé des amis non
inféodés à la Grande Zhora, avait été prévenu par ces derniers que la
manifestation risquait de mal tourner.
A l'époque âgée de 15 ans, j'ai voulu absolument m'y rendre, il m'a
accompagnée et c'est à lui et à ses réflexes que je lui dois d'être en
vie.
Nous avons su après, qu'un individu (vraisemblablement un gars de la willaya)
installé sur le toit de la BNCI à coté de la Grande Poste a tiré un coup
de feu
C'est à partir de ce moment les membres de la willaya 4 se sont mis à tirer.
Les soldats français qui étaient présents sont restés en retrait arme au
pied.
Nous ne nous étions pas rendu compte mais les troupes nous avaient encerclés,
nous étions bloqués entre la rue d'Isly, le plateau des Glières, le
monument aux morts. La souricière s'était refermée et nous n'avions plus
qu'à subir.
Quand le gros de la fusillade a cessé, avec mon père nous nous sommes
dirigés ver la rue d'Isly, il avait un ami médecin, nous voulions aller chez
lui pour prévenir la famille que nous étions sains et saufs, presque
arrivés devant l'immeuble où ce médecin exerçait, mon père le voit dans
la rue en train de donner les premiers soins aux blessés. Un djounoud est
arrivé et à bout touchant lui a tiré une balle dans la tête. Le même sort
a été réservé à un curé qui lui aussi s'était porté auprès des
blessés.
Il faut savoir que ceux de la willaya 4 ont poursuivi jusque dans les entrées
d'immeubles les gens qui s'étaient réfugiés, pour leur tirer dessus.
J'ai mis 38 ans pour reparler de ces évènements. Un autre ami de mes parents
qui étaient chirurgien de garde à l'hôpital Mustapha, refuse toujours d'en
parler, il a compté les morts et soigné les blessés, il a aujourd'hui 90
ans et s'oppose à toute évocation de ce sujet.
Voilà une image de la Grande Zhora et de ses sbires. Très courageux devant
des gens désarmés et tout cela pour servir une politique de m...e qui a
conduit la France dans l'état où elle est aujoud'hui.
Melina
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