Sur
France Culture
samedi 25 juin 1994 à 19h
Texte recueilli sur
Pieds-Noirs Hier & Aujourd'hui.
n°50 octobre 1994
Par SIVERA |
Stupéfaction,
horreur, haine et douleur en ce samedi 25 juin 1994
- Il a été
résistant... ceci explique beaucoup. Et voilà pourquoi aucun pieds-noirs n'a pu
le rencontrer à l'assaut d'une plage de Provence ou du Monte Casino, aucun vrai
militaire ne l'a eu dans ses effectifs, car il fut un militaire d'après la
guerre !
- Il a été nommé
général par Chaban-Delmas, contre l'avis de l'Etat-Major nous
explique-t-il, parce qu'il était enfant de l'assistance publique et n'avait pas
fait d'études. Ce dernier point est confirmé par la pauvreté du langage,
l'étroitesse des raisonnements et l'absence de références. On comprend
effectivement qu'à une époque où l'"Armée" s'écrivait en majuscules, où
les officiers généraux étaient soumis à des études sanctionnées, du plus haut
niveau, où la carrière militaire était une vocation, où derrière les particules
des noms brillaient encore des siècles au service ARMÉ de la France, un tel
parachutage, arbitraire, ait soulevé une opposition méprisante. On comprend
aussi la jouissance de ce rejeté, imposé au plus haut niveau et avec TOUS LES
POUVOIRS, lorsqu'il a pu faire une "affaire personnelle" de sa sale
besogne en Algérie, se venger enfin de ces officiers, fidèles à leur parole et à
l'honneur.
- Notons au passage
la perspicacité de Chaban-Delmas qui en imposant Général, ce "primaire
non évolué" mettait en réserve un individu limité certes, mais définitivement
lié, utilisable à tout moment pour n'importe quelle besogne. Napoléon
nous a tout dit sur le sujet, mais Napoléon s'étudie en détail dans les
grandes écoles de guerre.
- La naïveté, la
bêtise de ces aveux sur les ondes sont telles, que je me demande aujourd'hui si
ce "type" a été quelques minutes seulement, conscient du rôle qu'il a joué à
Oran, du rôle réel. Dans quel bain d'absurdité est-il trempé, pour penser
que les Oranais l'ont oublié, qu'aucun ne serait à l'écoute ce soir là sur
France Culture, et ignorer ce monstre, que le 5 Juillet 1962 par lui,
est entré dans les dates les plus funestes, les plus lamentables et les plus
déshonorantes de l'histoire coloniale Française. Oser publier des mémoires, lui
dont le nom est à jamais lié à cette journée, mais pas seulement, à toutes
celles qui ont précédé, lui dont il est écrit (entre autres) dans l"'Imposture
Algérienne" page 246
- "Comble de
l'horreur : en début de nuit, sur le réseau de commandement, l'un de nos radios
nous apporte un message émanant de l'état-major de Katz intimant l'ordre
à toutes les unités militaires d'Oran de renvoyer hors des casernements tous les
civils survivants réfugiés dans nos postes. Il savait bien qu'il condamnait des
milliers de Français au massacre auquel ils venaient d'échapper. Katz
,sera resté infâme jusqu'au bout, à la hauteur de l'inhumaine cruauté de son
maître".
- Lui, dont toute
l'action, aux ordres de l'Elysée n'a consisté qu'à dresser les populations les
unes contre les autres, pour empêcher tout "arrangement" à Oran ville
calme.
- Protéger et
seconder les "barbouzes" envoyés de France (souvent des repris de
justice) dans leurs enlèvements, assassinats, vols, faux attentats O.A.S.,
pillages, etc...
- Organiser les
camps d'internement pour y parquer après perquisition et sans enquête, le
moindre possesseur de drapeau Français à son domicile.
- Abriter derrière
les soldats du contingent, terrorisés et honteux, s'excusant, les gardes mobiles
(Képi à liseret rouge) et CRS qui pillaient,
sous prétexte de perquisition, les économies de ceux qui s'apprêtaient à l'exil.
- Assurer l'impunité
des tueurs FLN en supprimant toute organisation de protection des populations
Françaises, et en les désarmant.
- Rien ne peut et ne
doit lui être pardonné, il est LE RESPONSABLE de l'exécution des
"nôtres". N°3 Ultra secret, à détruire après lecture".
- Quant à la journée
du 5 juillet, elle est maintenant bien insérée dans les hontes Françaises, avec
Katz bien centré en lettres de sang. On frémit à l'idée de ce que ce type
a dû "couvrir" à partir de juin 1944, et on ne peut que prendre en
dérision une justice qui enquête sur le moindre incident des années
d'occupation, et qui laisse sans jugement les oeuvres d'un Katz.
- J'étais là-bas,
j'ai tout vu, y compris ces pauvres jeunes du contingent, humiliés de devoir
protéger les exactions "gardes-mobiles" et répétant "c'est l'ordre, on
comprend pas... c'est l'ordre". Je suis un rescapé du 5 juillet, et fier de dire
que je le dois à des informateurs de l'OAS. Je ne veux rien oublier et
surtout pas ce nom : Katz !
- Aucun Oranais ne
doit l'oublier et se priver de le pourfendre. Aucune grande maison d'édition n'a
voulu de "ces mémoires", car on les retrouve, et ceci est aussi une preuve de
l'état de réserve que suscite ce type, chez l'Harmattan !
- Puisqu'il est
encore vivant et qu'il ose s'en vanter, continuons le combat, par l'entremise
des associations du souvenir des victimes de mars et juillet, ne lui permettons
aucune liberté de promotion de son torchon, faisons quelque chose au nom de
celles et de ceux qu'il a laissé vider de leur sang et pendre aux crocs des
boucheries, au long des rues d'Oran !
- Lorsqu'en 1970, à
Canastel, je me suis entretenu avec un commandant du FLN qui me parlait de son
mépris pour les communistes qui le cachaient à Paris et l'aidaient dans ses
transports de fonds, mais qu'il flattait pour mieux s'en servir, et que je lui
ai parlé de ce 5 Juillet 1962, il m'a dit ceci
"Ce
pauvre type a été utilisé comme moi j'utilisais les communistes en France, et
dans les deux camps il y a des gens dont nous devons avoir honte, mais je vous
plains Monsieur, parce que vous en France, vous devez vivre avec...".
Bien sûr, mais nous
devons aussi les empêcher de travestir NOTRE histoire !
Témoignez auprès de la future association "Souvenir du 5 Juillet"
c/o AOB - 38 rue Phocéens 13002 Marseille
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