Exposé de
JOSEPH HATTAB PACHA
Président du Comité Véritas
Crédit la lettre de Véritas du 03/2001. |
«Pour dissimuler encore les crimes commis contre les Français d'Algérie, la Cour
d'Appel de Paris a préféré se réfugier derrière les lois d'amnistie de 1962 et
1968 en confirmant, dans le procès contre KATZ et ses complices - dont
les médias audiovisuels se sont bien gardés de parler - la décision de « non
informer » prise par le juge Vallat.
Sont-ils astucieux, nos Juges ! Ils auraient pu déclarer tout simplement
l'action éteinte du fait du décès de Joseph Katz, ce qui nous ouvrait la
possibilité de faire casser le jugement puisque la plainte était, aussi, dirigée
contre X.
En
confirmant ainsi le jugement du premier juge, ils savaient qu'ils nous
retiraient toute chance de succès dans un Pourvoi en Cassation.
C'est pourquoi, après maintes réflexions assistés de nos conseils, nous avons
décidé de ne pas poursuivre en Cassation, sachant que nous allions au devant
d'un échec et d'une perte de temps inutile.
Nous
avons donc cherché et trouvé un autre biais, qui nous donne tout espoir
d'aboutir et de faire rendre enfin justice aux innocentes victimes des
massacres du 5 juillet 1962 à Oran : c'est un nouveau procès, en
séquestration arbitraire, sur laquelle l'amnistie ne peut nous être opposée. Nos
avocats préparent actuellement le projet et la plainte qui sera déposée dans les
jours à venir et, nous l'espérons bien, avant la tenue de notre prochain
congrès.
Nous
ne désarmons pas ! Tant qu'il nous restera un souffle de vie, nous nous battrons
pour faire rendre justice à nos morts!Maître
Luciani, avocat à la Cour de Paris a déposé, au nom des Harkis abandonnés
et massacrés en Algérie, une plainte auprès du Doyen des Juges du Tribunal de
Grande Instance de Paris.
Cette action a été rendue possible grâce à l'acharnement et au dévouement
inlassable de notre administrateur et ami chargé des Harkis, Amar Boumaraf
admirablement secondé par son épouse.
Donc, Chers Amis et Adhérents, soyez rassurés. VERITAS reste conforme à
sa vocation et nous mettons un point d'honneur à poursuivre le combat avec une
pugnacité sans faille, même lorsqu'on cherche à nous écarter, à nous faire
taire, à nous décourager.
Nous
restons fidèles à nos aïeux, à notre pays perdu et dévasté et aux victimes de
l'impitoyable et aberrante politique menée à notre encontre.
D'ailleurs, en France, pour certains, à l'heure actuelle, où est passé cet
honneur qui, chez nous, demeure le bien le plus précieux ?
- En
ce moment, une campagne sans précédent se déroule sous nos yeux
et, bien entendu, en nous bâillonnant à nouveau puisque les médias, quels qu'ils
soient, nous restent toujours aussi obstinément fermés.
56%
des personnes, interrogées pour un sondage B.V.A. Libération, auxquelles
on a posé la question suivante : « Seriez-vous favorable ou opposé à ce que
Jacques Chirac et Lionel Jospin demandent officiellement pardon au peuple
algérien au nom de la France », ont répondu « oui» sans savoir de
quoi il retourne.
Ils
ne savent pas ce que la France a apporté à ce pays, plongé dans une barbarie
sanglante, ravagé par les guerres tribales, les pillages et les pandémies.
Mais
ils ne savent pas, non plus, que l'Armée Française a été contrainte aux
interrogatoires musclés - qu'on lui reproche aujourd'hui face à des
terroristes qui posaient des bombes meurtrières et mutilantes dans les cars
scolaires, à la sortie des écoles maternelles, sur le parvis des églises, aux
arrêts de bus et dans les stades, qui dépeçaient, brûlaient et démembraient
leurs victimes, aussi bien musulmanes qu'européennes, avec des raffinements de
cruauté inimaginables et indicibles.
Et,
sans rien savoir, parce qu'on les a totalement désinformés depuis quarante ans,
ils voudraient que la France demande pardon aux assassins des meilleurs de ses
fils ? Quelle aberration manichéenne !
Qu'on nous donne la parole ! Nous voulons témoigner ! Nous avons connu cette
sauvagerie, venue du fond des âges barbares, qui était l'apanage de ces
meurtriers dégoulinants de sang auxquels ces braves gens souhaitent demander
pardon et qu'on nous présente, aujourd'hui comme de blanches colombes ou de
paisibles agneaux.
Messieurs les journalistes, arrêtez de salir votre propre pays alors que vous
refusez d'entendre la vérité!
-
Ne faites pas aussi complaisamment le lit du communisme, du socialisme et du
gaullisme car tous ont à cacher une conduite honteuse et déshonorante envers les
Français d'Algérie !
-
Ne célébrez pas et n'imitez pas les porteurs de valises qui ont collaboré avec
l'ennemi en temps de guerre !
-
Ne prétendez pas que les musulmans d'Algérie étaient hostiles à la France alors
que le 28 septembre 1958 ils ont voté à 76,50% pour garder l'Algérie française !
Cessez d'éclabousser l'Armée Française qui a mené un juste combat envers des
terroristes assassins, sur l'ordre des gouvernants en place et qui a payé au
prix de TRENTE MILLE morts la victoire militaire qu'une scandaleuse
capitulation politique lui a ravie !
Et
ouvrez un peu les yeux sur l'Algérie d'aujourd'hui,
sur la corruption, sur les pandémies, sur la ruine sociale et sur l'oppression
et les crimes qui y sévissent !
Les
camps de torture y existent toujours
et ils n'ont rien de
comparable avec l'utilisation de la gégène par nos soldats. On y meurt, chaque
jour, dans les souffrances les plus abominables qui soient !
Vous
voulez la vérité ? Alors, nous le répétons,
DONNEZ-NOUS LA PAROLE »
JOSEPH HATTAB PACHA
Président du Comité Véritas
Ancien Maire de la Casbah d'Alger
Ancien conseiller Général
Dernier Président du Conseil Municipal d'Alger
Crédit la lettre de Véritas du 03/2001
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