L’ALGÉRIE FLN-DE GAULLE
AUJOURD’HUI |
Délinquance
- Sécurité
(Posté
le 13 October 2003 à 00:35:28 MEST par elkechfa)
Trafic de stupéfiants, confection de fausse monnaie, contrebande, coups et
blessures volontaires, vols, association de malfaiteurs et crime organisé.
l’Algérie
sombre de plus en plus dans un climat d’insécurité confirmé par les différents
rapports de la gendarmerie nationale et de la police. Alger et Oran sont les
deux villes les plus exposées...
Les
actes de délinquance les plus répandus sont le crime (le meurtre prémédité ou
non), le délit, en particulier le vol et l’agression physique, la contravention
liée au non-respect d’un code particulier (code de la route, code du commerce)
ainsi que les incivilités.
L’insécurité concerne tous les actes de non-respect des institutions et de leurs
représentants, d’attitudes et de comportements provocateurs et de délits peu
graves de dégradation de biens publics, d’insultes et de menaces. Ces actes
échappent la plupart du temps à la sanction pénale dans un souci de réduire le
poids de la criminalisation des comportements déviants des jeunes et sont
traités par les services sociaux et le règlement intérieur des établissements
fréquentés par les jeunes.
Dans un rapport de la commission population et besoins sociaux du Conseil
national économique et social (CNES) publié en mai 2003 sur la
délinquance des mineurs, les actes de délinquance sont classés selon la nature
et le lieu de cette dernière : actes de délinquance de nature événementielle
(actes de terrorisme, émeutes, violences et destruction de biens publics et
privés lors de manifestations revendicatrices), actes de délinquance de nature
économique (vol, commerce de stupéfiants, trafic en tous genres, non-respect du
code de commerce), actes portant atteinte aux mœurs (prostitution des mineures),
incivilité en milieu scolaire, incivilité et violence dans les stades
(hooliganisme) et actes de délinquance sur la route (non-respect du code de la
route).
La
majorité des comportements traduit une délinquance d’exclusion, liée à la
précarité et à la marginalisation et qui s’exprime dans des espaces
sociogéographiques faiblement investis par l’Etat.
«L’ampleur du phénomène de trafic de stupéfiants et de contrebande de
cigarettes renforce l’idée d’une étroite relation entre les barons de la drogue
et ceux de la cigarette et leurs accointances avec les groupes terroristes.
Chaque organisation apporte sa coopération à l’autre dans le sens d’intérêts
mutuels bien compris et bien partagés», note le commandement de la
gendarmerie nationale.
Les statistiques établies au courant de la décennie écoulée font ressortir une
évolution galopante des quantités de drogue annuellement saisies et qui ne
constituent en réalité qu’une partie de la masse de stupéfiants en circulation.
Les saisies ont atteint le record de 22 120,982 kg de résine de cannabis
durant les dix dernières années, traduisant une augmentation assez
spectaculaire, et l’arrestation de 21 208 personnes. En ce qui concerne
les psychotropes, il s’agit le plus souvent de produits introduits illicitement
ou importés licitement, mais détournés de leur vocation initiale (Diazepam,
Parkinane, Valium, Rivotril, Temesta...).
Les statistiques de la DGSN relatives aux suites judiciaires des mineurs
font ressortir les éléments suivants : le nombre de mineurs en liberté
provisoire est très élevé, il représente en 2002 plus de 73 % des impliqués.
Les mandats de dépôt viennent en deuxième position avec 11,7 %. Les mineurs
relaxés représentent environ 9 % et les placements dans les différents centres
spécialisés ne sont que de 768 cas (6 %).
La délinquance devient de plus en plus violente. Les dégâts occasionnés
dans une large mesure par la violence juvénile à l’Entreprise nationale de
transport ferroviaire (SNTF) témoignent de la gravité de la situation. Ces actes
menacent gravement la vie des voyageurs et dégradent le patrimoine de
l’entreprise. Les dégâts sont évalués à 92 millions de dinars pour l’année
2002.
Une violence gratuite qui exprime plus un besoin de destruction qu’un besoin
d’acquisition ou de pouvoir dans un contexte socioéconomique et culturel
dégradé. La banalisation de la violence est devenue un fait ordinaire. L’internet
dans son accès à certains sites prônant la violence et la pornographie constitue
une autre source de risques. En effet, cet accès n’est ni contrôlé ni orienté.
L’exiguïté des logements, leur surcharge, la promiscuité et la limitation des
espaces intimes et personnels qui en découlent sont relevées de façon
particulière comme facteurs de risque pour la famille et l’enfant dans la mesure
où celui-ci est rejeté dans la rue et échappe la plupart du temps au contrôle
permanent des parents. La promiscuité et l’insatisfaction des besoins sexuels
des jeunes provoquent parfois même des drames familiaux avec des dégâts
considérables sur la cellule familiale à cause de l’inceste.
Selon les estimations des services de la gendarmerie nationale, la
criminalité dans notre pays est appelée à connaître une évolution vertigineuse.
Ainsi, on prévoit une croissance de 145 % en 2005 et de 188 % en 2010.
5000
crimes et délits en 6 mois
Aujourd’hui le crime organisé commence à prendre forme et menace
sérieusement la sécurité publique. Aux frontières, il est constaté une
recrudescence de l’immigration clandestine, des activités de contrebande, de
trafic de stupéfiants. Dans les villes, comme dans les campagnes, les crimes
et délits contre les personnes se comptent en milliers, pour ce qui est du seul
premier semestre 2003.
Sans
conteste, un sentiment de peur tend à s’installer chez la majorité des
Algériens.
Les chiffres que détient la gendarmerie nationale sont édifiants. En seulement
six mois du 1er janvier au 31 juillet 2003, hormis les crimes commis par les
groupes terroristes,
407
crimes de sang
ont été recensés par les services de ce corps d’élite du ministère de la Défense
nationale. Alger et Oran occupent le haut de ce macabre tableau avec
respectivement 22 et 18 crimes commis contre les personnes. Dans ce chapitre, il
n’est pas sans omettre que la délinquance s’est illustrée aussi par près de 5000
délits. Un record à inscrire dans les annales de la criminalité en Algérie
nonobstant les efforts fournis par ce corps à l’effet d’endiguer ce phénomène.
«Nos services devaient prendre en charge toutes ces affaires qui ont abouti par
l’interpellation de 6520 individus, dont 2191 ont été écroués»,
affirme-t-on auprès du commandant général de la gendarmerie nationale.
Pour ce qui est des crimes contre les biens, toujours dans la même période, il
est relevé pour l’ensemble du pays 407 crimes et 4153 délits. Les deux
principales villes du pays, à savoir la capitale et Oran, détiennent également
la palme des villes les plus touchées par le fléau. «Première de la classe»,
Alger comptabilise ainsi 37 crimes et 495 délits, s’ensuit la capitale de
l’Ouest où 21 crimes et 495 délits ont été commis entre le 1er janvier et le 31
juillet 2003. Il convient cependant de souligner qu’en matière de crimes de
sang, pour n’évoquer que la capitale du pays, 30 affaires ont été traitées par
les différentes divisions de la police judiciaire de la période allant du 1er
juillet 2002 au 30 septembre 2003, soit en 14 mois. Ce chiffre, communiqué
récemment par la Sûreté de wilaya d’Alger, concerne aussi bien les homicides
volontaires ou involontaires que les crimes qualifiés dans le jargon de CBV
(coups et blessures volontaires ayant entraîné évidemment la mort) que des
infanticides.
Cela dit, la sonnette d’alarme est tirée en ce sens que la courbe ne cesse
d’évoluer. Si pour l’année 2002, les statistiques de la gendarmerie
nationale relèvent 22 596 affaires, dont 4587 crimes, il n’est pas sans signaler
que ces chiffres ont augmenté de 10 % par rapport à 2001. La raison ?
«Déliquescence de la cellule familiale et par là-même, un démembrement manifeste
de la société», estiment les experts.
Que faut-il faire ? «Sans verser dans le discours moralisateur, la gendarmerie
nationale se doit de maintenir, sinon de renforcer le lien gendarme-citoyen.
Notre corps se doit aussi de montrer l’exemple et de promouvoir le respect et
la compréhension de la loi, d’éveiller la conscience du citoyen dans le but
de prévenir, combattre et faire régresser la criminalité et la délinquance»,
préconise le colonel Ayoub, chef de la cellule de communication de la
gendarmerie nationale. Pour ce faire, souligne notre interlocuteur, la
modernisation du corps est devenue impérative.
«Entre autres mesures, la gendarmerie nationale sera bientôt dotée d’un institut
de recherches criminalistiques et des investigations. Ainsi nous passerons de la
culture de l’aveu à la preuve scientifique, à l’instar de ce qui se fait dans
les pays développés»,
conclut-il.
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