Des précisions
sur les causes de l’échec
Par Guy ROLLAND
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Le colonel Argoud raconte dans une lettre à un ami :
"La
veille ou l'avant-veille du Pustch, j’avait dîné au PC de la Légion
chez le Colonel BROTHIER qui commandait le 1er REI. Nous avions dîné
à trois. Nous deux et Madame Brothier. Ce dernier m'avait fait essayer
un képi car il était prévu que le Régiment investisse Mers El Kébir sous
mon commandement".
La
volte-face de Brothier laissa tout le monde sur le carreau car le
surlendemain à midi il avait opéré un virage à 180°.
Le
Cptne MONTAGNON qui est un des meilleurs historiens de la Guerre d'Algérie,
ainsi d'ailleurs que de celle de 40, a donné là-dessus le même avis que moi.
Le
beau-père de Brothier était alors un ponte en vue du Grand Orient
et il soma son gendre de laisser tomber; ce qu'il fit à la stupeur générale.
Pour
le Général CHALLE, cette défection fut un véritable effondrement.
Psychologiquement
la disparition du 1er REI eut l'effet d'une déflagration meurtrière. 8 mois
auparavant le Colonel BROIZAT et moi-même avions reçu à Metz la
visite de ce même Brothier qui mettait son Régiment à leur
disposition.
Le
Colonel de BLIGNIERES ayant eu l'occasion de donner quelques précisions
sur le rôle joué par BROTHIER, ce dernier se réfugia derrière une
excuse inacceptable pour tenter d'expliquer qu'un message avait été mal
interprété, ce qui expliquait l'imprécision de sa position.
Un
ami avait pris contact avec lui il y a quelques années avec quelque difficulté.
BROTHIER,
est de la région des Deux-Sèvres et vit une moitié de l'année dans une
maison des Corbières, près de Perpignan. Il est né en 1913. Il avait succédé
au Cl JEANPIERRE.
Mon
ami joua le rôle de journaliste pour l'approcher. Il lui déclara qu'en plus
de 3O ans il avait été le seul avec Yves Courrière à l'avoir
contacté. Il lui fit une lettre de 6 pages pour expliquer les raisons pour
lesquelles il n'avait pas participé à la révolte, la considérant par
avance comme perdue et vaine. Il ignorait ce que mon ami savait de source sûre
sur les conditions précises de sa participation équivoque et de sa trahison.
Il
a toujours conservé le courrier qu’il lui avait adressé alors en réponse.
SERGENT,
MONTAGNON, BROIZAT et moi-même fument heureux de cette lettre.
Mais
aux dernières nouvelles Brothier ne s'était toujours pas tiré de
balle dans la tête.
En cas de doutes sur
les écrits ci-dessus, des attachements de toutes les copies des documents
authentiques, peuvent vous être adressés sur demande.
Guy ROLLAND
guy.rolland3@wanadoo.fr
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