Page Précédente
 
Translate
 
Menu des Plaintes
Cimetière
Forums
 
De Gaulle
 
    

Le F.L.N. va mourir et l'Algérie sera définitivement française...
La France est ici pour toujours…

Vive l'Algérie française!...

Partie 2

 

Les blessés sont égorgés

C'est alors qu'une vague de folie part de faubourgs musulmans pour déferler su les quartiers européens. Hommes, femmes enfants, vieillards sont indistinctement abattus à coups de mitraillette ou au couteau. Les blessés sont égorgés jusque sous les yeux des sentinelles françaises qui montent la garde, boulevard Joffre, devant le service social de l'armée.

Ces militaires obéissent à la consigne donnée par 1e général Katz de n'intervenir sous aucun prétexte.

Au lendemain de ce « massacre des innocents », les seules paroles de regret ne seront pas prononcées par un représentant de la France, mais par le nouveau préfet de la wilaya, Saïah Abdelkader, qui donnera l'ordre d'arrêter les meneurs, le fera présenter aux envoyés spéciaux de la presse internationale, avant d’ordonner leur comparution devant un tribunal militaire de l'A.L.N.

La plupart des victimes

- - Seront retrouvée pendues aux crochets des abattoirs de la ville.

- - D'autres furent jetées à la décharge publique du Petit-Lac.

- - Leur nombre n'a jamais pu être évalué avec précision

Ce fut alors le grand départ et le début du lamentable exode qui allait éparpiller aux quatre coins du monde près d'un million et demi de Français d'Algérie.

Lorsque la grande vague fut étale, on en compta 1 380 000 en France (dont 17 000 en Corse), 50 000 en Espagne, 12 000 au Canada, 10 000 en Israël, 1 550 en Argentine. Trente mille seulement étaient restés en Algérie, sur cette terre qui les avait vus naître et où ils voulaient mourir.

J'ai rencontré à Philadelphie, aux Etats-Unis, une Française originaire d'Algérie qui avait quitté son pays en 1947 pour épouser un Américain qu'elle avait connu après le débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord. Elle était âgée de vingt ans lorsqu'elle avait quitté sa ville natale. Quand le hasard me mit en sa présence, elle était devenue américaine à un point tel qu'elle parlait sa langue maternelle avec l'accent yankee. Elle avait suivi les événements d'Algérie à travers la presse des Etats-Unis, depuis la rébellion du 1er novembre 1954 jusqu'à la proclamation de l'indépendance, le 5 juillet 1962. Mais quand, avec l'émotion que l'on devine, après avoir évoqué le départ en catastrophe de centaines de milliers de ses compatriotes, j'en vins à parler de la difficile intégration des pieds noirs au sein de la communauté française, elle me coupa brusquement la parole pour me demander :
- Les pieds-noirs? Mais qui sont ces « pieds-noirs » ?

Car pour cette Française d'Algérie américanisée, le terme était inconnu. Elle connaissait bien des Indiens établis dans une réserve du nord des Etats-Unis, à la frontière canadienne :

- des Hurons ou des Iroquois, elle ne savait pas très bien que l'on appelle les « Blackfoot », mais elle fut tout étonnée d'apprendre que le mot que je venais de placer dans notre conversation s'appliquait aux rapatriés d'Afrique du Nord.

Il est vrai que le terme n'est que récemment entré d'une manière officielle dans la langue française et après un long cheminement dans la pensée. Au début, il eut peut être un sens péjoratif. Aujourd'hui, il est fièrement revendiqué par ceux qui y ont droit et il figure dans le Petit Larousse accompagné de la définition suivante : nom masculin (familier), habitant de l'Algérie d'origine européenne; pluriel .piedsnoirs.

Cette définition peut sembler inexacte car les rapatriés de Tunisie et du Maroc sont aussi fiers d'être des Pieds-noirs.

Jusqu'en 1944, les Pieds Noirs sont restés des inconnus pour les Français de la métropole. Il a fallu les débarquements de Normandie et de Provence, la libération de Toulon, Marseille et Lyon par les troupes de De Lattre de Tassigny, l'entrée triomphale dans Paris et Strasbourg de la division Leclerc, pour que la France, libérée de ses chaînes par l'action conjuguée de la l ère armée et de la 21 D.B. (composées en majeure partie d'appelés et de volontaires d'Afrique noire et d'Afrique du Nord unis dans un fraternel coude à coude avec d'autres volontaires évadés de France par l'Angleterre ou par l'Espagne), prît subitement conscience qu'il existait, hors de l'hexagone, des centaines de milliers de concitoyens dont la censure de l'occupant lui avait fait ignorer les lauriers cueillis sur les champs de bataille, de Bir Hakeim à Strasbourg en passant par Tunis et le mont Cassin.

Ceux qui eurent la joie de recevoir chez eux les premiers libérateurs enregistrèrent avec surprise les accents d'Oran, de Bône ou de Bab-el-Oued, aussi différents entre eux que ceux du Niçois, du Marseillais ou du Bordelais. Ils apprirent aussi que si deux d'entre eux s'appelaient Durand ou Bertrand, cinq autres répondaient aux noms de Garcia, Fernandez, Lubrano, Martinelli ou Lévy.

Cependant, les journées de joie folle qui suivirent la libération du territoire national furent vite oubliées et, lorsque débuta la guerre d'Algérie, ce pays n'était pour beaucoup de contribuables français qu'« une colonie qui coûtait cher ». Lorsque sonnera, en 1962,

l'heure de l'indépendance algérienne, les Pieds - Noirs ne seront, dans l'esprit de certains, que « des fascistes, des terroristes de l'O.A.S. ou de riches colons que leurs comptes en banque mettaient à l'abri du besoin ».

Une race solide

Rares étaient ceux qui, pour y avoir séjourné, savaient que les départements algériens avaient suivi l'évolution de la vie politique de la France. En 1936, Oran s'était déjà donné un député socialiste S.F.I.O. et avait envoyé de nombreux volontaires aux brigades

internationales de la République espagnole, tandis que l’Echo d'Alger, alors dirigé par Jacques Duroux, membre de la gauche démocratique du Sénat, et Oran Républicain appuyaient la politique du Front populaire. Ce sont des réseaux de la France combattante qui, en novembre 1942, avaient préparé le débarquement anglo-américain.

Enfin, depuis la fin des hostilités, en 1945, Alger, Oran et d'autres grandes villes s'étaient donné des municipalités de gauche contrôlées par le parti communiste Le parti socialiste était majoritaire dans la plupart des grandes agglomérations et ses députés, comme les communistes furent nombreux à représenter l'Algérie à l'Assemblée nationale.

Il ne faut pas oublier non plus que le pionniers de la conquête, ceux qui s'étaient vu attribuer des parcelles de marais pestilentiels ou de terres à palmiers nains et à jujubiers, avaient été les indésirables de la monarchie de Juillet, les ouvriers des barricades de 1848 et de 1851 (l’ancien député d'Alger, Lagaillarde, est un descendant du député Jean-Baptiste-Victor-Alphonss Baudin mort à Paris sur les barricades le 3 décembre 1851); les opposants du second Empire, les déportés de la Commune, les exilés de l'Alsace et de la Loi raine annexées en 1871. Il est bon de rappeler à ce propos que Napoléon III tint longtemps rigueur à la « colonie » de ses sentiments républicains, voire socialistes, lors du plébiscite de décembre 1851 Alors que la France métropolitaine l’avait plébiscité à 92,5 %., les territoires civils d'Algérie ne lui avaient donné que 50,6 % (dans le Constantinois les non l'emportèrent par 55 %). Les abstentionnistes sont nombreux puisqu'ils représentaient 43 %. du corps électoral. Dès le coup d’état et devenu empereur, Napoléon III fit de l'Algérie une succursale de la Guyane et de la Nouvelle Calédonie en y envoyant les opposants, notamment ceux des départements du Gers, du Lot et Garonne, de la Nièvre et de l'Yonne. En l'espace de dix ans, des barricades de 1848 à la loi dite de Sécurité générale signée en 1858, 6 258 condamnés furent dirigés sur les pénitenciers militaires de Lambèse et de Douéra ou sur des centres de défrichement.

Ce sont essentiellement les Alsaciens et les Lorrains voulant rester français malgré tout qui créèrent des centres de colonisation en Kabylie et en Oranie, à Renan et à Kléber notamment, tandis qu'à quelques kilomètres plus à l'est des Rhénans du Palatinat s'établissaient à La Stidia.

Des immigrations étrangères devaient aussi contribuer au succès de cette première colonisation : les Espagnols chassés par la misère des provinces levantines et andalouses vinrent s'établir en Oranie dont la capitale avait été espagnole jusqu'au tremblement de terre de 1790, qui obligea la garnison du presidio à évacuer la ville et le port forteresse de Mers el Kébir. Ils s'implantèrent surtout dans la région de l'oued Mellah (la rivière salée), où ils créèrent le centre viticole de Rio Salado, ainsi qu'à Saint Denis du Sig et à Perrégaux, où ils développèrent la culture des orangers et des oliviers.

Les Mahonnais et les Majorquins vinrent se fixer dans la Mitidja où leur expérience de l'irrigation permit d'intensifier les cultures maraîchères, notamment les tomates, les aubergines et les piments, qui sont à la base d'un mets typiquement Pied Noir : la « frita » ou « tchatchouca ».

Les Maltais et les Siciliens, enfin, furent attirés par la province de Constantine où ils se consacrèrent à l'élevage des caprins et des ovins.

A tous ces éléments méditerranéens, dont les migrations furent commandées par des nécessités économiques et des conditions géographiques bien déterminées, vinrent se mêler d'autres colons « accidentels » comme les anciens soldats de la légion étrangère et de l'armée d'Afrique et les réfugiés de la guerre civile espagnole. De cet amalgame fondu dans le même creuset est née une race solide et courageuse, fière et impulsive qui, en quelques décennies, a donné à la France deux maréchaux de France, un prix Nobel de littérature, des savants, des penseurs, des écrivains, des romanciers, des vedettes de la scène et de nombreux champions sportifs.

Il aura fallu le déplacement massif de plus d'un million de personnes pour que des statistiques officielles soient établies afin de déterminer les catégories socioprofessionnelles d'une population française que beaucoup ignoraient : 72 % des Pieds Noirs connaissaient la métropole avant les «événements ». Sur 100 personnes, 52 avaient arrêté leurs études à la fin du cycle primaire, 21 avaient reçu un enseignement secondaire ou technique, 19 avaient atteint le baccalauréat, 8 avaient poursuivi des études supérieures.

Sur 360 000 chefs de famille, 24 % étaient des ouvriers, 20 %. des employés, 18 % des commerçants ou artisans, 10 % des retraités, 8 %. des agriculteurs, 8 % des cadres ou des personnes exerçant des professions libérales, 12 %. des fonctionnaires. 700 000 à 800 000 d'entre eux ne possédaient rien, devait déclarer plus tard, lors d'un débat devant l'assemblée nationale, Christian Fouchet, alors ministre de l’intérieur.

Ces employés, ces ouvriers, ces intellectuels, ces fonctionnaires, ces agriculteurs, patrons ou prolétaires, n'ont jamais envisagé, même aux heures les plus terribles du terrorisme urbain, qu'ils pourraient être conduits un jour à quitter leur terre natale. Ils appuyaient leur détermination sur les promesses du plan de Constantine, l'avenir du pétrole et du gaz sahariens, les milliards de francs investis dans la continuation des travaux de la base de Mers El Kébir et les propos tenus par Robert Buron, alors ministre des Transports du général De Gaulle, venu inaugurer l'aéroport d'Oran La Sénia et qui déclara très haut à ce propos :

« Si nous avons investi des milliards pour la réalisation de cette oeuvre magnifique, c'est pour vous démontrer que la France est décidée à rester ici et pour longtemps. »

En pleine guerre d'Algérie, les immeubles, en particulier les logements sociaux, ne cessèrent de croître dans les villes-champignons.

Prenons l'exemple d'Oran : en 1832, le commissaire du roi des Français, Pujol, avait recensé 3 800 habitants, dont 750 Européens, 250 musulmans et 2 800 israélites. En 1913, avant la première guerre mondiale, Oran comptait 101000 habitants dont 49 500 Français, 10 000 israélites naturalisés en vertu de la loi Crémieux, 25 000 étrangers européens et 16 500 indigènes musulmans. Le département comptait 1 100 000 habitants. Quarante ans plus tard, la ville avait plus de trois cent mille âmes et le département près de deux millions. L'indépendance, contrairement aux prévisions optimistes des dirigeants de Paris, allait vider cette cité et l'hémorragie humaine devaient s'étendre au reste du pays.

 Au moment du vote de la loi d'accueil du 27 décembre 1961, le secrétariat aux Rapatriés avait évalué à 200 000 au maximum le nombre des Français qui pourraient être amenés à quitter leur foyer,' leur situation et leurs biens dans les mois à venir. Mais au début de 1963, 230 000 familles avaient déjà déposé les dossiers qu'elles avaient dû remplir à leur arrivée en métropole. Selon les départements, les jeunes de un à vingt ans représentaient de 34 à 38 % des rapatriés ; les adultes de vingt et un à cinquante cinq ans, de 41 à 48 %, les personnes âgées, de 14,5 à 20,5 %. Ces chiffres concernaient 640 000 rapatriés, dont 47 %. Des hommes et 17 %. Des femmes avaient retrouvé une situation ; 35 %. s'étaient concentrés dans la basse vallée rhodanienne et les Alpes, 16 % dans la région parisienne et 10 entre les Pyrénées et la Gironde.

En 1966, d'autres statistiques furent dressées : elles portaient sur 1 368 065 rapatriés.

Leur masse totale représente actuellement, onze ans après l'exode, une population active de 30 % qui s'est reclassée pour 17 %. Dans le secteur primaire, pour 43 %. dans le secteur secondaire des industries de transformation et pour 40 %. dans le secteur tertiaire.

---==oOo==---

 

 


 
- Comite Veritas
- Alger 26 Mars 1962
- Ravin Rouge - Le Film
- le site des Bônois
- Pied-Noirs Aujourd'hui
- Association-Mostaganem
- Armand-Belvisi
- Bivouac-Legion.com
- Jean-Paul Gavino
- Le site du Clos-Salembier
- Mauvaise Graine
- Les Souffrances Secrètes
- Tenes Algerie
- Annuaire web africain
- http://mascara.p-rubira.com
- ADIMAD
- Site de Jaques Vassieux
- http://www.enfant-du-soleil.com
- Cercle algérianiste de Montpellier
- Pointe Pescade
- Jean-Pax Meffret
- Les tournants Rovigo
- l'Echo-Chons Patriotes
- Jocelyne Mas
- Coalition Harkis
- Le coin du popodoran
- http://oran1962.free.fr
- MIGDAL
- Ass. victimes du 26 Mars 1962
- Les Raisons de la colère
- Alger-Roi.fr
- Croisitour
- Dessins de Konk
- Secours de France
- Oran Cite des Jardins
- Pied noir,rapatrié

- http://coordination.cnfa.free.fr
- http://www.harkis.info
- http://www.salan.asso.fr


Copyright © 2000 - 2015 Algérie-Francaise.Org
All rights reserved. Tous droits réservés. Reproduction interdite sans la permission écrite de l'auteur.