TRAITÉS DE
«TRAITRES» ET CHASSÉS DE LEUR CITÉ,
ILS ATTENDENT TOUJOURS UNE SOLUTION
Recueilli par
Sivera |
PAS ENCORE DE
RELOGEMENT POUR LE HARKI PERSECUTÉ ET SA FAMILLE
http://fr.altermedia.info/index.php?p=2966&more=1&c=1
Contrainte de
quitter sous protection policière la cité Berthe de La Seyne-sur-Mer (Le
Figaro des 15-16 novembre), la famille de Chérif Araar, ancien
sous-officier harki de 67 ans, n'a toujours pas été relogée. La préfecture et
les offices HLM de l'agglomération toulonnaise ne sont en effet pas parvenus,
neuf jours après les faits, à lui attribuer un appartement décent. Une situation
que le collectif 83, réunissant les harkis du Var, n'apprécie guère.
«Qu'attend-on encore,
interroge le président Salah Baadache, un nouveau drame ? La semaine
dernière, de véritables émeutiers s'en sont pris physiquement à notre ami, à son
épouse et à ses enfants. Si je n'étais pas personnellement intervenu, et sans
l'arrivée rapide de la police puis des CRS, les jeunes furieux les auraient
lynchés. Va-t-on laisser ces énergumènes régner impunément sur les cités alors
que des Français comme M. Araar sont obligés de fuir sous leurs coups ?»
Élégant dans son
costume gris, ses cheveux blancs sagement ordonnés, droit comme un «i», l'ancien
sous-officier arpente tristement les rues du centre de Toulon.
«Je dois me contenter de deux chambres sans
confort dans un hôtel de la basse ville, explique-t-il.
J'ai laissé toutes mes affaires dans la cité et je
suis inquiet.»
Il arrive sur la place de la Liberté où, le 14 Juillet dernier, on lui décerna
la Médaille militaire, sa sixième décoration. Il faisait beau et chaud alors.
Dans son coeur aussi.
«J'étais très fier. C'est la plus haute distinction qu'un sous-officier puisse
obtenir. Cela m'a beaucoup ému. La presse et la télévision régionales en ont
parlé. Dès le lendemain, mes ennuis ont commencé.»
Chérif Araar, sa femme et cinq de leurs sept enfants résident dans la
cité Berthe depuis des années.
«Nous n'avions jamais eu d'histoire et tout d'un coup, la haine a
déferlé.»
D'abord par téléphone :
«Nous avons reçu de multiples menaces de mort. On nous traitait
de collabos, de traîtres. On affirmait qu'on aurait notre peau. Moi, j'en ai
tant vu pendant la guerre d'Algérie, que rien ne m'impressionne. Mais j'ai eu
peur pour ma famille.»
Les
auteurs de ces appels ne resteront pas longtemps anonymes. C'est bientôt en
plein jour qu'insultes, invectives et provocations verbales pleuvent sur le
harki et les siens.
«Au nom du collectif 83, j'ai alors écrit
au premier ministre, au ministre de l'Intérieur, au préfet du Var,
précise Salah Baadache, avec pour seul résultat une convocation pour
vérification au commissariat.
Les policiers ont demandé à M. Araar s'il déposait plainte. Mais ce
n'était alors pas possible, en raison des risques de représailles. Ceux qui
l'ont agressé sont des enragés. Lors des incidents,
ils n'ont pas hésité à cogner aussi sur les forces
de l'ordre ! Moi-même j'ai dû me réfugier dans un local technique pour échapper
aux coups de battes de base-ball.»
Désormais hors de portée, l'ancien sous-officier a pu saisir le parquet.
«C'est une affaire très
grave. A travers moi, c'est la République française tout entière et la
démocratie, qu'on attaque. J'en ai honte. Mon père a fait toute la guerre de
14-18. Il a perdu un bras dans les tranchées, à Verdun. Moi, j'ai fait toute la
campagne d'Algérie, de 1957 à 1962. J'ai reçu une balle dans la mâchoire. Je
suis devenu Français par le sang versé. Et, à 67 ans, j'en suis réduit à me
terrer dans un vieil hôtel.»
Mais Chérif
Araar ne perd pas courage.
«J'ai beaucoup d'amis, heureusement.»
Deux officiers supérieurs figurent parmi eux : le général Legendre et le
colonel Destrémau, émus tous deux par l'article du Figaro. Le
premier vient de lui adresser une très chaleureuse lettre de soutien ; le second
a rédigé un témoignage dans lequel il rappelle sa dette d'honneur au harki qui
lui a quatre fois sauvé la vie.
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Bagarre
autour de la famille d'un harki dans une cité de la Seyne
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_villes_regions_031112210806.wlun0vxc.shtml
12/11/03 - 22:08
Un ancien harki et sa famille ont été contraints de quitter le logement qu'ils
occupaient dans une cité de La Seyne (Var) pour se réfugier, sous protection
policière, dans un hôtel, à la suite de heurts avec des habitants, a-t-on appris
mercredi de sources concordantes.
Selon la préfecture du Var, "lundi, vers 18H30, des incidents sont survenus
entre deux familles résidant dans le même immeuble de la cité Berthe" et "les
services de police sont intervenus pour apaiser les esprits, l'incident ayant
provoqué une tension dans cette partie de la cité".
Les autorités préfectorales ont alors proposé "un hébergement d'urgence" à la
famille de Chérif Araar, un ancien harki.
Selon une association de harkis, le Collectif 83, M. Araar était "sans
cesse victime de menaces téléphoniques et d'agressions verbales" traité de "pourri
vendu à la France, de traître et de collabo" depuis qu'il avait reçu la
légion d'honneur le 14 juillet et fait l'objet d'un reportage télévisé.
La police et la préfecture n'ont pas détaillé les raisons des heurts.
Le Collectif 83 a affirmé, de son côté, que deux des fils de M. Araar
avaient été la cible d'insultes lundi soir. Selon cette source, la situation
avait ensuite dégénéré en bagarre rangée dans le hall de l'immeuble, nécessitant
l'intervention des forces l'ordre. "Au bout du compte, quelque 200 jeunes se
sont affrontés à quelque 40 CRS et une vingtaine de policiers", selon cette
association.
Son président, Salah Baadache, a annoncé son intention de porter plainte.
Selon la préfecture, la famille de M. Araar avait, dès septembre, saisi
l'Office HLM d'une "demande de relogement suite à des problèmes de voisinage",
puis avait refusé, en octobre, un appartement qui ne lui convenait pas.
AFP.
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Des cas semblables sont
monaie courante depuis 1962.
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