Relevé dans
l'annexe IV du livre du Général Challe:
"Notre Révolte"
|
Il écrit page
421, : QUELQUES EXTRAITS…
A FAIRE LIRE PAR CEUX
QUI ONT
VOTÉ « OUI » !
TÉMOIGNAGES SUR LA SITUATION DES FRANÇAIS MUSULMANS
ET DE LEURS FAMILLES – PRINCIPALEMENT MILITAIRES HARKIS
ENGAGÉS DANS L’ARMÉE
FRANCAISE –
Paris,
le 18 octobre 1962
Pour de strictes raisons de
sécurité nous n’avons porté que les initiales des personne qui nous ont
remis leur témoignage.
………………
Je vous confirme les termes de notre conversation téléphonique du jeudi 20
septembre 1962 concernant le sort des anciens supplétifs de Maillots (Grande
Kabylie) restés au pays.
-MEBARKI
Amar, enlevé à Sahridji début avril a été émasculé et dépecé vif en
compagnie de
-ZERKAK
Amar.
-MEZIANE Daou Ameziane,
63 ans environ, ancien harki, garde champêtre d’Ouled Brahim, arrêté une
première fois, relâché puis repris et exécuté en août après « jugement »
-ZAIDI
Tahar, sergent, ancien combattant des campagnes d’Italie, de France,
d’Allemagne, engagé dans la force locale, a subi le même sort.
-MEROUANE
Amar, 43 ans environ, père de famille nombreuse d’Iril Hammad, se serait
suicidé.
-MOUALID,
dit Soualah Arab, sergent-chef, a déserté avec armes et bagages vers le 8
avril. Servirait d’indicateur à l’ALN.
Le 20 juillet le moghzen de la S.A.S. de Cheurfa a été arrêté, interné dans les
anciens locaux de la SAS. Au mois d’août ces locaux servaient journellement de
lieu de torture et d’exécution.
Le 8 octobre
ce même correspondant nous donnait sur la même région les précisions suivantes :
MEZIANE Daou
a été tué à coups de bâtons dans la cave de l’ancien Dar el Askri de Maillot à
dix mètres du 22eme B.C.A.
Le
sergent-chef MOUALID dit Soualah Arab, qui avait déserté, a été
tué.
Le sergent-chef BOUCHRIT Slimane ben Kaci, qui avait également déserté, a
été promené dans la vallée de la Soummam, traîné à l’aide d’une corde fixée à un
anneau lui traversant le nez. A été roué de coups, abreuvé d’eau salée puis
abattu.
MEROUANE Amar
ne s’est pas suicidé ; torturé par le FLN, il a été ramené chez lui pour qu’il
indique où il cachait son argent. Sa maison à Maillot était à cent mètres du
P.C. du 22eme B.C.A. il a ensuite été abattu à Chelirfa. C’est son neveu
MEROUANE Amar ben Arezki qui s’est suicidé.
MEROUANE Amar
laisse une femme et neuf enfants de 2 à 14 ans. Certains militaires ont pu faire
passer quelques subsides à sa fille. Ne pourrait-on intervenir pour sauver ces
enfants ?
Les anciens
harkis et chefs de village de la région de Beni Hamdoune(commune de Takerboutz,
cinq kilomètres au nord-ouest de Tazmalt) ont eu les lèvres et le nez coupés
avant d’être exhibés dans les douars voisins.
A Iril
n’Zerouine seraient détenus plusieurs dizaines de harkis. Il y a des charniers à
ciel ouvert sur la route d’Aumale.
Temoignage
harki Z…Mohamed (refugié en Métropole) :
Le
lieutenant BOUMEDIENNE Mouloud (A.L.N.) a fait egorger trois de mes camarades :
-OUSSEL
Ali,
-DAHMANE
Mohamed,
-AMAR Ouaroum.
Six autres de mes camarades ont été attachés arrosés d’essence et
brûlés vif en plein centre de Tizi-Ouzou.
J’ai été caché dans un hôtel tenu par une européenne. C’est elle qui m’a aidé à
me sauver dans la nuit et j’ai rejoint l’armée.
Des
européens ont voulu nous protéger et nous cacher, mais eux-mêmes ont été menaces
de mort si pareille chose se produisait.
Situation de militaires ou harkis de la région de Palestro en juillet 1962 :
-SEBIH
Ahmed ben Menouar, mokadem à la S.A.S. de Maalla-el-Isseri, valeur
militaire, deux citations, assassiné à El-Isseri (Grande Kabylie)
-AYACHE
Abderhamane ben Hamed, sergent au commando du 2eme bataillon du 1er
R.I.M.A., valeur militaire, assassiné au cours du mois de juillet à Boukouchene,
commune d’El Isseri.
-OUCHEFFOUNE
Mohamed ben M’ahmed, sergent-chef au commando du 2eme bataillon du 1er
R.I.M.A., valeur militaire, assassiné au cours du mois de juillet à Soul es Sebt,
commune de Bouderbala.
-AYACHE
Ali ben Ahmed, harki au commando du 2eme bataillon du R.I.M.A., valeur
militaire, assassiné au cours du mois de juillet à Guerrouma.
-AYACHE
Ali ben Mohamed, harki au commando du 2eme bataillon du 1er
R.I.M.A., valeur militaire, assassiné au cours du mois de juillet à Guerrouma.
-BOUCHRIT
Ahmed, harki au commando du 2eme bataillon du 1er R.I.M.A.,
valeur militaire, assassiné au cours du mois de juillet à Guerrouna.
-AISSAOUI
Abdelhatif ben Ahmed, moghzani à la S.A.S. de Gerrouma, valeur militaire,
assassiné au cours du mois de juillet à Guerrouma.
Témoignage de
B…Tahar employé à la D.R.S. de Palestro :
« Les
rebelles en armes et tenues nous recherchaient et nous emprisonnaient apres nous
avoir pris nos économies et nos biens et avoir fait subir les pires outrages à
nos femmes et nos filles.
Deux de mes camarades le sergent harki
-DOUGUANE
Abderhamane et le moghzani
-DOUGUANE
Allal,
ont eu le nez
transpercé par un fil de fer au bout duquel était suspendu un poids de deux ou
trois kilos. Ils ont été dévêtus et placés dans une salle en plein centre du
village. Les rebelles faisaient payer l’entrée 500 francs à tous ceux qui
voulaient les voir et leur administrer quelques coups de canne. Des centaines de
personnes se sont livrées à ce jeu et en particulier des femmes.
Mes deux
camarades n’ont pas pu tenir longtemps. Ils sont morts au bout de cinq à six
heures de ce traitement mais les gens venaient tout de même les voir et les
battaient même morts.
Ma femme
et mes trois enfants(garçons de 18, 15, et 13 ans)sont entre leurs mains et je
ne sais ce qu’ils sont devenus.
J’ai vu
trois de mes camarades égorgés au camp 640 tout près de Paledtro. Une vingtaine
d’autres, tous anciens harkis ou moghzanis emmenés à Tablat et exécutés.
J’ai vu un ancien harki tout nu attaché au centre du village avec
du fil de fer. Il est mort après deux jours de grandes souffrances. »
Témoignage
de K…Saad, moghzani durant deux ans à la S.A.S. de Laperrine, puis durant
quatre ans à la G.M.S. 53 de Derville :
Nous
étions restes une dizaine de supplétifs au village d’Ain-Bouzid. Les rebelle
sont venus, nous ont pris et emmenés au commandant Moktar. Celui-ci nous a pris
tout notre argent, jugé et condamnés à mort.
Huit de
mes camarades ont été pendus ou égorgés. Ils ont remis notre exécution, la
mienne et celle d’un camarade pour le soir. Mais vers 16heures, il y a eu un
accrochage aux environs du village. Nous avons profité de l’affolement pour nous
sauver. Mon camarade moins rapide a été tué par balle. J’ai été poursuivi, mais
j’ai été vu par des militaires français et récupéré. J’ai rejoint avec eux la
ferme Pozzo.
Avant
l’exécution de mes camarades, les rebelles nous ont rasé la tête, la barbe et la
moustache. Ils nous ont promenés dans le village de Palestro tandis que la
population nous frappait et nous injuriait et que les femmes poussaient des
« you-you ».
Pendant
notre promenade, ils nous ont conduits devant la sous-préfecture et nous ont
montré 55 harkis et moghzanis en nous déclarant qu’ils allaient subir le même
sort.
Le
lendemain, nous avons appris que nos 55 camarades avaient été exécutés. »
Extrait d’une
lettre reçue par H… Rabah, réfugié en métropole, provenant du harki K…Mohamed
qui se trouvait encore en Algérie – 7 septembre 1962 :
« Je
suis ici avec le bataillon pour une quinzaine de jours. Mais bientôt on va venir
en France.
Cher
frère Rabah, ton frère Said il est venu avec les militaires de
Beni-Amrane(Palestro) dans les camions pour aller à Rouïba pour se réfugier en
France.
Au
moment où ils sont arrivés à Ménerville, il y avait un barrage de contrôle de
l’A.L.N.
Ils
l’ont fait descendre du camion et ils ont tiré sur lui. Il avait les deux jambes
coupées, après ils l’ont emmenés à l’hôpital, il y est resté quelques jours,
après ils l’ont tué encore.
Cher
Rabah mes condoléances pour ton frère Said qui est mort, enfin le bon Dieu
est grand.
Autre sujet, l’A.L.N. a piqué 350.000 francs pour ta mère. On
attend toujours pour qu’elle va rentrer… »
Faits rapportés
par une européenne arrivée d’Algérie fin Août 1962. Renseignements sur la région
Aomar-Laperrine(Grande Kabylie) :
« Chouiha
GENDPIZ, molkadem de la S.A.S. d’Aomar de 1956 à 1961, vingt-six ans de vie
militaire, guerre d’Indochine, médaillé militaire, dix citations.
Pris par
les rebelles en même temps qu’un vieux harki du 1/43eme R.A. BOURHIM Said,
vers le 15 juillet.
Enfermés dans une mechta pendant quinze jours à Tazezout-Nezlioua.
Le F.L.N. a torturé ensuite Bourhim et ils l’ont pendu devant lui.
Pour éviter de subir le même sort qui devait être le sien deux jours après,
Guendouz s’est pendu avec son ceinturon.
A
laperrine, sept harkis du 9eme R.I.M.A. stationnés à Laperrine ont été
égorgés sur la place publique. Ces harkis avaient eu le malheur d’avoir fait
les dernières opérations contre le F.L.N. quelques jours après le cessez-le-feu
lorsque le F.L.N. avait tenté le pillage du village Laperrine.
C’était
grâce à eux et aux soldats du 9eme R.I.M.A. que la population européenne et
musulmane de Laperrine n’était pas tombée aux mains des rebelles avant le 1er
juillet. »
Témoignage de
L…Abdelkader, moghzani durant cinq ans à la S.A.S. de Mechtras :
« au cessez-le-feu les
rebelles nous ont mis en confiance. Ils nous ont fait déserter. J’ai moi-même
déserté. Ils nous ont regroupés dans des camps, pris notre argent, nos armes,
nos bijoux…Ils ont formé des camarades choisis parmi les plus jeunes et les plus
courageux pour aller combattre l’O.A.S.
Apres le 1er
juillet nous avons compris notre erreur. Nous avons manifesté notre
mécontentement. Une vingtaine d’entre nous ont été exécutés immédiatement. La
surveillance relâchée après plusieurs jours nous nous sommes révoltés. Une
trentaine de harkis et de moghzanis ont été abattus, plusieurs évasions. Les
autres je n’ai plus rien su d’eux pendant que j’étais sous la protection
française. »
Témoignage A…Amar,
militaire durant huit ans puis harki durant six ans, région de Dra el Mizan :
« J’ai vu
mon ami,
-HAMADANI
Rabah(civil de sentiment pro-français) pendu par les rebelles en plein
centre de Dra el Mizan.
-HAMDANI
Slimane, harki, a été égorgé en plein centre de Talagueft.
-DAOUD
Said ben Ali a été égorgé sur la place de Dra el Mizan devant toute la
population réunie. Cette scène fut applaudie et accompagnée des « you-you » des
femmes,
-HADADI
Slimane, harki, a été fusillé.
-HOUCINE Tahar,
a été abattu d’une balle dans la tête en plein village.
Ils ont
enlevé la femme de mon neveu le harki A…Rabah. D’après les déclarations
de certaines personnes elle aurait été violée et gorgée après avoir servi de
jouet pendant plusieurs jours(le corps n’a jamais été retrouvé). »
Témoignage M…Kaddour
ben Abdellah, militaire puis sergent harki :
« J’ai
vu à Penthièvre(département de Bône) plus de vingt-cinq harkis égorgés. Un harki
a eu la tête coupée et exposée à l’entrée d’une cité. La consigne F.L.N. était
de barbouiller de merde la tête de ce malheureux, consigne suivie par les
enfants de tous ages et surtout les femmes. »
Situation à Tablat.
Origine B…Messaoud ben Rabah,
ex-harki au 12eme B.I. Tablat. Réfugié en métropole.
Le 28
juin Tablat vit partir les derniers militaires français (23emeR.A.) dont
certains officiers n’avaient cessé d’affirmer aux ex-supplétifs qu’ils
n’avaient rien à craindre désormais.
Apres
avoir reçu assurance qu’ils seraient tous engagés dans l’armée française, seuls
cinq d’entre les supplétifs furent engagés, célibataires, l’armée ne prenant pas
en charge les mariés.
Un lieutenant du 23eme R.A. ayant voulu aider les harkis
à partir pour
la France(il avait pris contact avec eux, leur demandant quels étaient ceux
désirant rejoindre la métropole) fut muté par ses supérieurs.
Le 1er
juillet au matin, les manifestants, encadrés par les éléments de l’A.L.N.
encerclèrent la cité harki de Tablat. Ils jetèrent hors des maisons les familles
de harkis. Cinquante à soixante harkis furent alors entravés et livrés à la
vindicte de la foule, les femmes piétinèrent ces hommes, certaines enfonçant des
tiges de fer dans le visage de ces malheureux. D’autre découpaient des morceaux
de chair sur le corps des suppliciés et le leur mettaient dans la bouche. Puis
le cortège traîna ses victimes à travers la ville. Enfin ils furent jetés dans
les locaux de l’ex-2eme Bureau. Ils y restèrent quatre jours après avoir été
ressortis quotidiennement pour des « promenades » en ville.
Enfin
ils furent exécutés par l’A.L.N. aux fractions Zemmala et Beni-Jouglal.
B…fournit
la liste ci-dessous des harkis dont il se rappelle les noms et qui furent
assassinés en cette occasion. Lui même perdit trois frères et sa mère. Il
signale que le harki
-EMRI
Amar fut assassiné en compagnie de son épouse et de ses deux enfants(5 et
2ans1/2)
Le juge
de Paix européen de tablat fut témoin des « manifestations » mais n’intervint
pas.
Les
gendarmes firent une intervention auprès de l’A.L.N. mais furent éconduits.
Sur 70 harkis qui servaient à Tablat , B…affirme qu’il n’y a que 10
survivants :
5
engagés par le 23eme R.A., 5 actuellement au camp de X…
Témoignage
harki B…Ahmed ben Slimane, harki pendant trois ans au 37eme B.C., 21ème
compagnie, Guelma :
« le chef
F.L.N. ZEMMOURI Salah, accompagné de quatre hommes, tous en tenue,
s’est
présenté chez moi dans la nuit (le 1er août). Ils m’ont emmené ainsi
que ma
femme. Nous
avons été attachés et battus. Ils m’ont pris toutes mes économies.
Ma femme a subi les pires violences.
Sous mes yeux elle a été violée
par quatre
hommes. Ma femme a vingt-neuf ans.
J’ai eu mon oncle
paternel et deux cousins harkis égorgés par les rebelles le jour même de mon
évasion.
Nous avons
réussi ma femme et moi à nous sauver et nous nous sommes mis
sous la
protection de l’armée.
Récit fait par A…Mohamed ben Salah, harki depuis 1955 au 15/I R.I. de
Guelma :
-ABBDALAH
Amhed
ben Ferhat,
harki à la 2eme compagnie du 15/I
a été tué à
coups de battons et dépecé.
Soixante-quatorze autres harki au total
de la région de Guelma ont
été
assassinés vers le 15 juillet.
-BOVITI
Tahar ayant eu quatre fils harkis au 15/I a été supplicié(deux
jambes
et deux bras coupés vers le 12 juillet).
Le colonel du borj de Guelma avait interdiction de sortir troupes
et véhicules pour aller sauver les familles menacées.
Témoignage
C…Abdelkader, harki durant 6 ans à Sidi-Bel-Abbes :
« Des
rebelles en armes, d’autres en civils, sont venus m’arrêter dans la nuit du 2
août 1962. »Pourquoi n’as-tu pas déserté avec armes selon le mot d’ordre
rebelle ? »
J’ai été attaché et laissé nu, et blessé par courant électrique
dans plusieurs parties du corps. Au bout de deux jours j’ai réussi à me libérer
et me sauver. Je me suis mis sous la protection de l’armée. J’ai laissé ma femme
et mes deux enfants prisonniers du F.L.N. Je ne sais pas ce qu’ils sont
devenus. »
Origine
B…Rabah ben Ahmed, ex-harki au 12eme B.I. Tablat :
Se
trouvant en ville à Tablat au moment de la manifestation du 1er
juillet, sur dénonciation d’enfants qui se trouvaient en tête du cortège il fut
reconnu comme harki et maltraité. Grièvement blessé(larges plaies à la tête dont
il porte les significatives cicatrices} il fut laissé sur le trottoir. Ainsi qu’ALOUANI
Said actuellement à X…qui pour les mêmes raisons avait subi le même sort.
Quelques
instants plus tard une voiture de l’A.L.N. le récupéra ainsi que son camarade et
les transporta à l’hôpital d’Aumale. Là ils furent mis dans une chambre et
laissés sans soins. Des militaires de l’A.L.N. avaient donné ordre de les
laisser se « déchoquer » afin qu’ils puissent être interrogés.
Deux soirs
de suite il reçurent la visite de « types énormes » qui se contentèrent de
constater qu’ils n’étaient pas encore en « bon état ». Enfin le troisième jours,
grâce à la complicité d’une infirmière européenne qui les fit sortir de
l’hôpital, ils purent se réfugier dans la caserne du 23eme R.A. où ils furent
soignés puis dirigés sur Tefeschoun.
Avant de
partir pour Tefeschoun les militaires du 23eme R.A. les avaient escortés à
Tablat pour récupérer la famille. Mais celle-ci(épouse, mère et un neveu)avait
été enlevée par l’A.L.N.
-HANAFI
Salah ben Salah, caporal harki au 12eme B.I., Tablat, assassiné le 1er
juillet.
-EMRI
Amar ben Hamdat, harki au 12eme B.I. Tablat, assassiné le 1er
juillet ainsi que son épouse et deux enfants (5ans et 2ans ½)
-FELLAH
Mohamed ben Mohamed, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er
juillet, son
-épouse
s’est suicidée.
-ROUBAI
Mustafa ben Hocine, harki au 12eme B.I. assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-FELLAH
Amhed ben Mohamed, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-FELLAH
Lounès ben Mohamed, harki au 12eme B.I. assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-BRADAT Ahmed
ben Rabah, harki au 12eme B.I., assassiné le 3 juillet à Tablat, son
épouse :
-NAHALI
Messaouda
-Deux enfants
4ans ½ et 1mois ½ ainsi que
-deux
enfants ont été assassinés après tortures et « promenades »devant la population.
-GUELATI
Ahmed ben Lakdar, harki au 12eme B.I., assassiné le 7 juillet à Tablat.
-ALLEM
Ahmed ben Ali, sergent-chef au 12eme B.I., assassiné le 1er
juillet à Tablat.
-BRIEDJ
Ayache ben Rabat, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet à
Tablat.
-BRIEDJ
Ghallia ben Slimane, épouse de BRIEDJ Rabah, tuée le 1err juillet à Tablat
(mère du précédent).
-BRIEDJ
Slimane ben Rabah, harki au 12eme B.I. assassiné le 1er juillet
(frère de Bried Ayache)
-BRIEDJ
Amar ben Rabah, 15 ans, frère du précédent, assassiné le 1er
juillet.
-OMARI
Said ben Hamadi, caporal harki au 12eme B.I., assassiné le 1er
juillet à Tablat(beau-frère du précédent).
-DEROUICHE
Tahar ben Mohamed, caporal harki au 12eme B.I., assassiné le
1er
juillet à Tablat.
-OULACHE Ali ben Mouloud, caporal harki au 12eme B.I.,
assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-OULACHE
Mohamed ben Mouloud,
harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-OULACHE
Rabah ben Mohamed, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-GUESSAB
Moussa ben Amroui, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-Ainsi que sa mère.
-GUESSAB
Ahmed bem Amroui, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet à
Tablat.
-NOURI
Messaoud ben Menouar, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er
juillet à Rablat.
-NOURI
Amar ben Rabah, sergent harki au 12eme B.I., assassiné le 1er
juillet à Tablat.
-NOURI
Kaddour ben Rabah, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-NOURI
Mustapha BEN Rabah, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-RAHALI
Ali ben Amar, caporal harki au 12eme B.I., assassiné le 1er
juillet à Tablat
-RAHALI
Ahmed ben Amar, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet à
Tablat.
-RAHALI
M’Ahmed ben Amar, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet à
Tablat.
-RAHALI
Mohamed ben Amar, caporal moghzani,S.A.S. de Tablat assassiné le 1er
juillet.
-DAOUDI
Mohamed ben Ahmed, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-DAOUDI
Mohamed ben Ahmed, harki au 12eme B.I., assassiné le 1er juillet
à Tablat.
-Le 2
août 1962, vingt harkis de la S.A.S. de Maginot (Médéa) ont été enlevés par le
F.L.N. Aucune nouvelle n’en a été donnée.
Témoignage
Moghzani A… Ahmed, S.A.S., Haman Meloucetre (Rovigo).
« Sept
harkis et Moghzanis de Rovigo (commando de chasse 117eme R.I. et S.A.S..
Amamlouane ont été enlevés et tués vers le 1er juillet à R’mili
(Rovigo), en particulier les moghzanis :
-MOUSSA Mahfoud et
-MOUSSA Amar. »
Témoignage A…Tahar, harki à la S.A.S. de Rivet, puis détaché auprès de la
gendarmerie de Rivet :
« Le
sergent
-BOROUIS
Djemal 27 ans, mokadem de la S.A.S. de Rivet, pris par le F.L.N. le 15
juillet, emmené à R’mili (Rovigo), supplicié et égorgé le 27 juillet.
-TAHAR
Boussaada, harki au 2eme Bureau du 117eme R.I., pris par le F.L.N., début
mars 1962, supplicié et tué quelques temps après – chair arrachée et ingurgitée
de force, salée et exposée au soleil durant plusieurs jours ».
Témoignage
M…ben Mohamed, harki au 20eme G.A.L., puis moghzani à la S.A.S. DE
Tigzirt-sur-mer et enfin au 1/73eme R.I.M.A. à Boufarik :
-« M…ben Brahim,
harki au 1/73eme R.I.M.A., a été étranglé par l’A.L.N. dans les monts de
l’Atlas, au sud de Souma, au cours du mois de juillet.
-S.N.P.
Djelloul, ex-harki au 20eme G.A.L., arrêté quelques jours après le 1er
juillet, emmené au camp F.L.N. de Bensala (Oued el Alleug), a été décapité vers
le 8/7. Sa tête a été rapportée à son père.
Sur 40 harkis originaires d’Oued el
Alleug, 3 seulement se sont sauvés, tous les autres on été arrêtés. »
TEMOIGNAGE :
Recit
du caporal L…Brahim, du maghzen de la S.A.S. de Texenna puis de Duquesne
près de Djidjelli (Canstantine), croix de la valeur militaire, deux citations,
une blessure. Engagé depuis 1956, actuellement réfugié en métropole.
« J’ai
réussi à m’enfuir d’El Marsa avant mon exécution et à rejoindre Alger ou je me
suis embarqué sur le Kairouan le 21 août pour Marseille.
Voici
comment les choses se sont passées pour moi et les camarades de la S.A.S.
Fin
juin, le lieutenant, chef de la S.A.S. nous dit de choisir entre la France et
l’Algérie. Ceux qui choisiront la France seront protégés et évacués avec leurs
familles. Les autres toucheront leurs primes et se débrouilleront.
Tous
voulaient la France. Mais plusieurs ont voulu d’abord rentrer chez eux. Nous
avons été trois à choisir tout de suite : moi,
B…et G…
On nous a
emmenés avec les familles à Djidjelli. Mais là, on nous a dit que l’armée ne
pouvait pas nous loger et nous protéger ; on nous a mis dans un garage dans le
quartier éloigné d’Ouled Moussa et on nous a dit d’attendre le bateau. Nous
n’étions pas protégés et on nous avait désarmés. La nuit même, cinq fellaghas
armés arrivent, nous font prisonniers et nous emmènent en laissant femmes et
enfants. Ils nous conduisent à plusieurs heures de marche à la mechta El Marsa,
douar Tamesquida et nous enferment tous les trois dans la maison du commandant
fellagha HAMIOUD Lakhdar.
Ils nous ont laissés trois jours, les mains attachées, sans
manger ni boire,
gardés sans cesse, sans rien nous dire. Apres trois jours, ils ont défait nos
liens et nous ont gardés presque un mois, jusqu’à la fin juillet, dans la maison
sans nous parler ni pouvoir sortir.
Ils
nous ont conduits dans ma maison disant qu’il ne nous arriverait rien, mais
qu’ils nous gardaient encore. Ils nous avaient déjà pris tout notre argent. Les
femmes et les enfants étaient revenus aussi. Puis un jour les fellaghas ont
réuni toute la population civile. Ils nous ont à nouveau attachés les mains à
tous les trois et à un autre moghzani de la S.A.S. de Tamentout. Alors,
pendant trois jours les civils conduits par les fellaghas nous ont battus à
coups de bâtons, de pierres. Nos femmes ont subi le même sort que nous. Apres
ces trois jours nous étions presque morts, nous quatre et nos femmes, couverts
de plaies, surtout à la tête.
Mais ils ne nous ont pas tués. Ils nous
ont remis dans la maison. Mon frère a pu me dire qu’ils allaient nous tuer. J’ai
pu me sauver au moment où on allait m’attacher les mains. Je sais qu’un autre
s’est échappé aussi, mais il avaient les mains attachés derrière le dos : il a
du être repris et tué.
Je me suis
caché quinze jours dans la foret. Mon frère, la nuit, a pu me donner de la
galette et un peu d’argent. J’ai gagné Fedj M’Zala puis Saint-Arnaud. J’ai pris
le train pour Alger où je suis arrivé le 19 août.
A la
gare, j’ai été au bureau français. J’ai obtenu un billet pour Marseille, puis
pour Paris. Avant le départ du bateau à Alger, la police F.L.N. est montée à
bord contrôler les musulmans. Elle a pris trois goumiers qu’elle a fait
débarquer. Moi je n’étais pas sur leur liste.
Voilà
ce que sont devenus les autres de la S.A.S. :
D’abord
ils ont sûrement tué ma femme et peut être mon fils après mon évasion.
-GUEHAM
-BOULAHIA
qui n’ont pas
pu s’évader, et le moghzani de Tamentout ont été tués après mon départ.
-AMIOUR
Said jeune mokhadem, trois citations, blessé proposé pour la médaille
militaire et son frère
-AMIOUR Abdellah
ont ete pris
par les civils encadrés par les fellaghas à la mechta Tafret pour être tués.
-BOUATROUS
a été pris par les fellaghas à Duquesne pour être tué.
-BELGHERBI Ahmed et son frère
-BERGHERBI Ali
ont été pris à
la mechta Sida pour être tués.
-SIDOUM
Embarek a été pris et tué à coups de pierres à Sida.
-SIDOUM
(père) est mort de tristesse.
-MEZGHICHE
Tahar
-MEZGHICHE Derradji
ont été pris
et tués.
Je ne
sais rien sur le sort de
-MEZGHICHE
Messaoud : peut être s’est-il échappé. Le jeune
-TEBBOUCHE
Chérif, je ne sais pas. Mais il a sûrement subi le même sort. Je ne sais
rien sur
-BOUKRABA.
- La
femme de -
HANTIT,
a été tuée par les fellaghas.
-YDOUI
Ahcène a été pris. Mais il a pu s’échapper avant d’être tué. J’ignore s’il a
été repris.
Il y a
encore six tués de la S.A.S., mais c’est plus vieux : En décembre, ont été tués
entre le P.K.(point-kilometrique) 20 et Texenna, dans une embuscade :
-le
lieutenant chef des S.A.S. de Texenna,
-le
chauffeur pied-noir de Djidjilli et
-quatre
moghzanis :
Le sergent
-LAKHLEF
Mohamed,
-LAKHLEF Ferhat, son frère,
-BOUFENAR Ahmed,
de Ras ben
Ameur,
-DIB Aissa
de Tafret.
-DERADJI,
blessé, a été enlevé par les fells.
A ma
connaissance, de tous les anciens de la S.A.S., trois seulement ont pu
s’échapper en France dont moi-même, mais en laissant leurs femmes et familles
aux fellaghas.
BELGHERBI Madani
mokhadem, blessé décoré de la Croix de la valeur militaire qui
est parti des le début juin avec des harkis et des militaires. Il est au camp de
X… Mais ses
-deux
fils ont été tués.
ATTAL Messaoud
qui s’est échappé et est engagé au 13eme tirailleurs en Allemagne. Mais ses deux
frères
-ATTAL
Tahar et
-ATTAL
Derradj ont été tués.
-SA
VIEILLE MERE et
-SA
FEMME ont été égorgées et
-BIEN
D’AUTRES FEMMES.
Dans
toutes les autres S.A.S. que je connais, c’est pareil.
Ils
tuent tout le monde, tous les musulmans qui ont travaillé avec la France.
D’abord
ils nous ont pris tout notre argent sans nous faire du mal. Puis, dès que
l’argent a été récupéré ils ont commencé à tuer, à torturer. D’abord les harkis
et les moghzanis. Ensuite les civils. Quand je suis parti, ils venaient
d’arrêter pour les tuer -quatre jeunes employés de mairie qui étaient depuis
toujours pour le F.L.N., mais qui avaient travaillé dans une administration
française.
C’est
vrai ils tuent tout le monde, même beaucoup de femmes, même vieilles.
En
général les fellaghas ne tuent pas eux-mêmes : Ils réunissent toute la
population, même les femmes et les enfants et quand ils ne veulent pas, ils les
obligent à nous tuer avec des bâtons et des pierres. Eux, ils gardent et donnent
des ordres et les drapeaux. Moi, ma femme et mes camarades, ce sont les civils
qui m’ont frappé et blessé.
Je veux
encore dire cela : J’ai vu en traversant à pied le Constantinois pour
aller à Alger en me cachant, des anciens goumiers, leurs femmes et des enfants
lapidés, battus et qui allaient sûrement être tués dans la rue. IL Y AVAIT
ENCORE L’ARMEE FRANCAISE ET LES GENDARMES QUI REGARDAIENT SANS RIEN FAIRE.
POURKOI ? POURTANT NOUS AVIONS ETE FIDELES JUSQU’AU BOUT. JE NE COMPRENDS PAS
POURQUOI ILS LES LAISSENT TUER SANS RIEN FAIRE. POURTANT LES FELLAGHAS EN ONT
PEUR ENCORE. ILS POURRAIENT LES SAUVER, OU CEUX QUI SONT DANS LES CAMPS.
Pour moi je veux encore m’engager dans
l’armée. Je n’ai plus rien. Ni même de la famille. Il me reste juste la France,
l’armée et mon lieutenant.. »
FIN
du témoignage
de
L…Brahim, du maghzen de la S.A.S. de
Texenna
Partie 2
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