En écho à l'article sur Katz, je me suis entretenu avec un
commandant en retraite dans les années 70, qui avait vécu le 5 Juillet
1962 à Oran. Celui-ci était un enfant de l'Assistance Publique et en
avait beaucoup souffert.
C'est lui qui me raconta que Katz était aussi issu de l'A.P. Il
était en 3ème position dans l'Etat-major de Katz et il était
horrifié parce qui s'était passé à Oran . Il me racontait que le 6 ou le
7 , un adjudant était venu demander l'aide d'une section à Katz
pour délivrer sa femme et ses enfants enlevés et qu'on avait repérés. Il
me disait, en pleurant , que Katz avait refusé cette aide.
Ceci dit, accabler Katz comme le faisaient, parait-il, des
officiers supérieurs par la suite en Allemagne au mess ou ailleurs, et
ne pas mettre en cause la responsabilité et l'honneur de De Gaulle,
me semble trop facile. Katz n'était, comme tant d'autres, qu'un
pion dans les mains du général. "Si le Roi savait ça..." à
notre époque, cela ne prend plus .
De Gaulle
a su heure par heure ce qui se passait. Il a même programmé et souhaité
ces massacres prévisibles. Déjà, aux barricades, il reprochait à
Delouvrier de ne pas tirer sur les émeutiers d'Alger.
La France et l'Armée ne se sont pas relevées de ces dramatiques
évènements, voulus, annoncés car prévisibles, et finalement accueillis
avec une joie mauvaise par l'Élysée.
Enfin, il matait ces Maltais, Espagnols et Français d'origine douteuse
avec d'autant plus de haine qu’il leur devait son retour aux affaires.
Il n'a même pas l'excuse de l'âge ou de la défaite. Quand on le voit sur
la passerelle de je ne sais quel navire amiral, commander les essais de
Mururoa, alors que des soldats français sont encore aux mains du FLN et
des civils croupissent dans des mines ou des bordels arabes, il y a de
quoi vomir.
Comment les enfants Debré, Messmer et consorts osent encore
sortir dans la rue ?
Cela
dépasse l'entendement.
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