"Mon jeune beau-frère Célestin ZAPATA, age
de 49 ans, frère de mon épouse, avait son café et son logement au Boulevard
Alexandre de Yougoslavie, au faubourg Lamur.
Cette grande maison de deux étages était la propriété d'un certain Benhabet,
Préparateur en pharmacie, celui-ci s'était endetté auprès de mon jeune
beau-frère qui était son locataire d'une somme importante de 200 000 Francs
de I'époque. Etant obligé d'abandonner son appartement et son commerce
comme nous-même et tous les Européens du village Lamur, iI alla se réfugier
avec sa petite famille au Faubourg Choupot, famille composée de son épouse née
Antoinette POVEDA et de ses cinq enfants.
Et ce jour fatal du mardi 17 avril 1962, iI décida malgré le danger qu'il
pouvait courir d'aller rendre visite à son débiteur pour pouvoir peut-être
récupérer une partie de son argent.
Avec sa camionnette il partit avec son épouse et son jeune fils Lucien,
âgé de 18 ans rendre visite à M. Benhabed.
Arrivé sans encombre à I'avenue Alexandre de Yougoslavie, on lui fit part
que M. Benhabed était à I'intérieur du Faubourg Lamur. N'écoutant
que son idée fixe, et ne pensant à aucun moment au danger il s'engouffra
avec son épouse et son jeune enfant dans la rue Er Rouaz. Hélas, à partir
de là, on ne sut plus rien d'eux.
Alertés par notre famille de l'absence du retour de leurs parents, décida,
mon fils Pascal et moi de faire une démarche auprès de ceux que l’on
considérât comme les dirigeants du mouvement de I'indépendance.
Bien estimés de toute la population musulmane du faubourg, nous nous rendîmes
au Faubourg Lamur où nous fumes cordialement reçus et l’on nous promis de
faire une enquête sur la disparition des nôtres.
On alla également au village nègre où à I'entrée de la rue Stora on
nous demanda I'objet de notre visite.
La aussi on nous reçu aimablement et j'eus le plaisir de revoir tous les
anciens de I'U.S.M.O. et sélectionnés de football de l'Oranie qui nous
promirent de faire une enquête sur les disparitions des trois membres de
notre famille.
Et depuis, voila plus de vingt ans plus de nouvelles de nos disparus.
Ont-ils été assassinés ? Sont-ils prisonniers ? Le mystère reste entier.