Le cas de
Langiano et Falcone
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recueilli
P.285 du Tome 1 du livre «l’Agonie d’Oran»de Geneviève de
TERNANT
(editions J.Gandini – Calvisson)
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4. Le cas de Langiano et Falcone
Deux jeunes gens torturés et mutilés.. Langiano, vingt ans, et Falcone,
dix-sept ans et demi, des enfants du quartier populaire d'Alger-le-Ruisseau.
Le 4 mai 1962, donc trois mois après Evian, ils sont enlevés,
subissent quarante et un jours de tortures effroyables à la villa Lung
: on leur coupe le nez, les oreilles, on crève les yeux de l'un, on
matraque l'autre ; il a perdu l'usage de la parole.
L'aveugle peut parler ; celui qui voit ne parle plus.
Ils ont été libérés par un commando et remis aux services médicaux de
l'armée française à l'hôpital Maillot.
Les familles sont prévenues par une femme de salle, laquelle ensuite les
prévient de leur rapatriement en France.
La Croix-Rouge Française est avisée de leur rapatriement en France par la
Croix Rouge Internationale. Ils sont partis pour Nancy.
Je vous lis d'ailleurs l'article du journal «Le Méridional» qui
relate cette affaire.
Voici seize mois qu'un père, une mère gravissent le plus terrible
calvaire : Leur fils Daniel Falcone, à cette époque âgé de
dix-sept ans et demi, avait été enlevé le 4 mai 1962 alors qu'avec
un camarade il se rendait du Ruisseau au port d'Alger.
Demeurés à Alger durant plusieurs mois pour effectuer des recherches, M.
et Mme Falcone ne pouvant plus tenir dans l'enfer algérien, décidaient
de regagner la France.
Ils devaient bientôt apprendre que leur fils avait été libéré entre le
11 et le 13 juin.
En avril 1963, M. Falcone recevait une lettre de la Croix Rouge
Internationale de Genève, lui disant que Daniel était vivant.
Grand blessé de la face, il avait été rapatrié à bord d'un avion
sanitaire dirigé sur Nancy. Le délégation de Marseille de la Croix
Rouge Française, avisée par le C.I.C.R., confirmait la nouvelle.
Immédiatement, M. Falcone se rendait à Nancy, Aucune trace
de son fils dans aucun hôpital.
A Lyon, à l'hôpital Edouard Herriot, il parcourait tous les
pavillons. Là non plus, aucun résultat.
Les demandes de recherches faites officiellement devaient rester vaines
.
(Journal Officiel, p. 2572)
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"AFIN QUE
NUL N'OUBLIE" de José CASTANO
Extrait:
...
Et puis ce cas abordé le 4
Novembre 1963 devant le Sénat par le sénateur Dailly, en présence du
prince de Broglie (qui restera de marbre) et repris de concert par la
presse :
" le 4 mars 1962, donc trois mois après les
accords d'Evian, Guy Lanciano et Daniel Falcone sont enlevés à
Alger, dans le quartier du Ruisseau. Ils subissent pendant quarante et un
jours des tortures effroyables à la villa Lung : on leur coupe le nez, les
oreilles, on crève les yeux de l'un, on matraque l'autre ; il a perdu l'usage
de la parole. L'aveugle peut parler ; celui qui voit ne parle plus."
Ils seront libérés par un commando de l'OAS et remis
aux services médicaux de l'armée française à l'hôpital Maillot. Leur
état physique est tellement dégradé qu'on les garde longtemps... trop
longtemps dans cet hôpital... jusqu'au mois d'avril 1963, période à
laquelle la Croix-Rouge avise les familles de leur transfert à l'hôpital de
Nancy par avion sanitaire. JAMAIS ces familles ne les reverront! ...
Le
Sénateur Dailly interpelle de Broglie sur cette disparition. Réponse
du Ministre :
"L'affaire est sans doute compliquée : il subsiste quelques points
obscurs. Je fais actuellement poursuivre sur le territoire national des
recherches extrêmement poussées.
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Inutile de préciser que ces
recherches - si elles ont vraiment eu lieu - n'ont jamais abouti...
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