recueilli
P.279 du Tome 1 du livre «l’Agonie d’Oran»de Geneviève de
TERNANT
(éditions J.Gandini – Calvisson)
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1. Le cas de Mme VALADIER
Vous ne pouvez pas ignorer, n'est-ce-pas - je vais citer cinq ou six cas -
l'histoire de cette jeune femme française de vingt-sept ans, enlevée
à Alger le 14 juin 1962, donc trois mois après les accords d'Evian,
à un barrage de la police algérienne et retrouvée par hasard parmi
les pensionnaires d'une maison close, à Belcourt.
Par qui ? Par l'ancien locataire de sa belle-sœur. Ce Musulman la rachète
et réussit à l'en extraire, mais dans quel état !
Elle rentre à l'hôpital Maillot, dans le service de médecine numéro
deux du médecin colonel Favier; c'est là en effet qu'il l'a conduite
le 9 juillet 1962, quand il a pu la libérer.
Elle est rapatriée sanitaire le 4 août à Marseille.
Sa belle-sœur, qui a fui devant d'autres menaces, vient l'accueillir et ne
la reconnaît même pas.
Elle part pour l'hôpital de Nîmes en ambulance, fait un long séjour au
centre neuro-psychiatrique de cet hôpital, puis c'est le centre de Mondevergue,
celui de Montfavet et depuis le 9 janvier 1 963 - car c'est bien de
cette année que nous discutons sur le plan budgétaire - elle est rendue
à sa famille, à sa belle-sœur repliée à Nîmes, parce qu'incurable».
(Sénateur DAILLY - Journal Officiel, p. 2571)
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En d’autres termes, le Gouvernement préfére considérer une fois
pour toutes que tous les disparus sont morts, ce qui le dispense
d’entreprendre aucun effort pour sauver ceux qui sont encore en vie.
Il va même jusqu'à interdire aux unités militaires françaises demeurées
en Algérie de venir au secours des Français séquestrés et torturés.
Genevieve de Ternant.
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