Mon grand-père qui était porte-drapeau des anciens combattants d'ORAN a été lâchement assassiné en Avril 1962 par les garde-mobiles et C.R.S . qui étaient "logés" à la Nouvelle Préfecture d'Oran. Il est mort sur la place située en haut de la rue René Bazin, pratiquement coupé en deux par deux rafales de 12,7, ainsi qu'un de mes camarades de classe âgé de 18 ans qui voulait lui porter secours.

Personne n'a jamais pu expliquer les raisons pour lesquelles ces "connards" avaient tiré.

Que ceux qui se reconnaîtront coupables de tant de meurtres crèvent en enfer. Tant ceux qui les ont exécuté que ceux du pouvoir qui les ont cautionné. Que leurs descendances connaissent les souffrances que nous avons connues

Il était retraité de l'E.G.A.et revenait du"village nègre" ou il avait vendu ou échangé des chardonnerets avec des arabes
Les oiseaux étaient sa passion et j'en profitais car de temps en temps il me glissait une pièce de 5 francs

Quarante ans après je n'ai rien oublié, ni sa casquette (remplie d'un bouquet de fleurs déposée par des témoins de cette barbarie) et qui était restée sur le lieu de sa mort, ni son visage plein de souffrances, ni son corps criblé de balles et couvert de sang et traînant devant la morgue parce qu'il n'y avait plus de place à l'intérieur, ni son enterrement trop vite exécuté, ni l'abandon de son cercueil .

Je veux lui rendre hommage aujourd'hui en écrivant ses quelques mots que je vous remercie de faire paraître dans un de vos articles sur le passé (toujours présent dans nos cœurs)