PLAINTE CONTRE L'ETAT ALGERIEN
Partie 7 |
-Le 9 mai 1957, le caporal LECOUVREUR et le 2ème classe BISCAY du
Bataillon de Corée sont torturés et massacrés.
- Le 11 mai 1957 la famille BARRAL, massacrée dans leur ferme à
9kms de Sétif.
- Monsieur Barral 55 ans, dix coups de couteau.
- Madame
Barral, 44 ans, trois coups de couteau et égorgée
Suzy Barral,
20 ans, poignardée
- Gérard Barral, 16 ans, cinq
coups de couteau et égorgé
Josiane Barral,
12 ans, violée avant d'être tuée de trois
coups de couteau---->
-Le 3 juin 1957, à Alger, des bombes placées dans les socles de
lampadaires aux arrêts de bus explosent à la sortie du travail. Bilan : 10
morts 86 blessés.
-Le 9 juin 1957, au casino de La Corniche, à Alger, une
bombe à retardement placée sous l’estrade de l’orchestre : Bilan 10 morts, 90
blessés.
-Le 10 juin 1957, à Babar, SALMI
Ahmed, 60 ans, sa femme et cinq enfants sont assassinés par les rebelles.
Lui a les yeux énucléés avant d’être étranglé.
--=o=--
Notre
traumatisme allait s’amplifiant de jour en jour, de mois en mois d’année en
année.
Ma propre expérience m’a amené à vivre des moments pénibles et
douloureux. Je garde en mémoire le souvenir de cette mère qui tenait dans ses
bras son enfant de 15 ans égorgé par un jeune musulman de son âge.
J’ai eu à constater durant mon séjour dans cette région pas mal
d’assassinats dont l’horreur dépassait l’imagination. Le dernier en date fut
l’égorgement du jeune Gil , âgé de 14/15 ans, par son frère de lait,
petit arabe élevé par la famille depuis qu’il était bébé, alors qu’il avait été
abandonné par ses parents.
Il avait appris par des « on dit » que, pour rejoindre
les bandes rebelles, il fallait égorger un « roumi » c’est à dire quelqu’un qui
n’est pas musulman. Ce matin après avoir pris son petit déjeuner, il s’empara
d’un grand couteau dans la cuisine et le cacha sous ses vêtements avec
l’intention de s’en servir à la première occasion.
Le père, Monsieur Gil, envoya les deux enfants défricher
une petite parcelle située derrière la petite ferme et non loin de la Brigade.
Ce qui devait arriver arriva. Profitant que son demi-frère avait le dos tourné,
il sortit son coutelas et d’une oreille à l’autre il lui tranchât la gorge.
L’enfant s’écroula blessé à mort.
Le meurtrier
prit la fuite en direction de la rivière située de l’autre coté de la voie
ferrée à 500m de la parcelle où s’était déroulé le drame.
Des cris parvinrent jusqu'à nous. Intrigué, je me dirigeais en
direction de leurs provenance.
J’ai eu beau courir, j’arrivai trop tard pour empêcher la mère
qui descendait de la ferme, elle aussi attiré par les cris, d’arriver une minute
avant moi. Elle souleva le corps, le pris dans ses bras, s'assit et le posa
délicatement sur ses genoux essayant de lui tenir la tête qui balançait tenue au
cou par une mince peau.
Elle pleurait toutes les larmes de son corps et criait à vous
faire fondre le cœur.
Je m’en voulais d’être arrivé trop tard.
La suite ne fut qu’un constat de routine et le déclenchement
d’une opération militaire-gendarmerie pour tenter de retrouver le coupable qui
avait disparu entre les lauriers-roses qui longeaient la rivière sur des
kilomètres dans les deux sens.
etc…etc…
[Partie 8]
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