PLAINTE CONTRE L'ETAT ALGERIEN
Partie 11 |
Une lutte à mort entre le F, L. N. et le
M. N. A. se traduit par d'affreux massacres ainsi que l'attestent les
photographies suivantes
A la page 52 et 53 quelques
photos recueillies auprès des hôpitaux civils d'Alger sur les mutilations que
subirent ceux qui ne respectaient pas les interdictions ordonnées par les
responsables du FLN:
Ainsi des milliers et des milliers d'êtres humains furent tués au
cours des années 1954 - 1955 - 1956 - 1957 - et jusqu'au 13 mai1958 lorsque le
général De Gaulle arriva au pouvoir.
La situation s'améliora à la suite de cette arrivée et les attentats cessèrent
sur l’ensemble de l’Algérie. La circulation sur les routes redevenait normale et
la vie économique reprenait ses droits.
Une réelle fraternité régnait entre les
ethnies dans la paix retrouvée.
Le général De Gaulle promettait de
faire des réformes pour intégrer les Français-Musulmans et déclarait qu’en
Algérie Il n’y avait que des Français à part entière.
Mais soudain il y eu de la
part du Chef
de l’État
un changement de politique qui remit tout en question.
Le FLN éliminé sur le terrain par l’armée
Française se maintenait hors des frontières du Maroc et de Tunisie.
--=O=--
Au début de mars 1960, les chefs de la willaya 4, celle du
Nord-Algérois, demandaient à traiter. Mais comme ils se méfiaient, à tort
d'ailleurs, des conditions que pourraient leur imposer les militaires, ils
s'arrangèrent pour faire appel directement à Paris. Malheureusement « Monsieur »
De Gaulle préféra discuter avec le FLN et c’est ainsi que fin juillet
1960, l'Algérie repartait pour deux nouvelles années de guerre dans l’horreur.
Les terroristes se sentant soutenus par le gouvernement et par l’ONU reprirent
les attentats pour forcer la France à négocier pratiquement sans condition.
« Monsieur » De Gaulle
céda à toutes les propositions du FLN. Le 11 avril 1961, il annonçait clairement
le " dégagement ". La population désemparée tenta mais tardivement de
s’organiser pour garder les départements français d’Algérie sous la garantie de
la France.
Il s’en suivit une lutte sans merci entre les forces
gouvernementales et la population favorable à l'Algérie Française . On
dénombrait de part et d'autres de centaines de morts sans compter que le FLN
soutenu ouvertement par « Monsieur » De Gaulle s’en prenait alors sans
risque aux européens et musulmans pro-Algérie Française.
-Le porte drapeau de Mostaganem
Se fut ainsi jusqu’à la signature des accords d’Evian.
L’indépendance de l’Algérie fut décidé entre les gaullistes et le FLN pour le 2
Juillet 1962.
Les enlèvements se multiplièrent et la plupart du temps se
terminaient par une boucherie. Enfants, femmes, hommes, vieillards, étaient
égorgés. Les jeunes filles et les femmes violées avant d’être égorgées à leur
tour et les bébés avaient la tête éclatée contre un mur ou à coup de crosse.
Pour que vous puissiez évaluer la situation
sur l'ensemble de l'Algérie à cette époque voici quelques extraits relevés dans
le JOURNAL D’UNE MÈRE DE FAMILLE PIED-NOIR de Francine DESSAIGNE
(L’Esprit Nouveau). Cette mère de famille résidait à Alger:
VENDREDI 29 JUIN 1961
La femme de l'un des anciens ouvriers de
l'équipe de Mascara, nous annonce la mort de son beau-frère,
fonctionnaire municipal. II a été massacré sur la route avec sa femme
et sa belle-mère.
Les fellaghas ont tiré sur la
voiture, puis achevé les blessés. Pressés, car ils étaient près de la
ville, ils ont arraché les alliances et les montres. L'enfant, quatorze
ans, témoin du drame, a fait le mort près du cadavre de ses parents. Il a
eu le terrible sang-froid de ne pas crier, de ne pas bouger. D'avoir trop
entendu parler de crimes, il était prêt pour ce courage surhumain.
Sa tante m'écrit qu'il a subi une très forte commotion dont il aura du
mal à se remettre.
VENDREDI 5 JUILLET 1961
Incidents à Miliana, Constantine,
quatre-vingts morts et deux cent cinquante blessés tous musulmans assassinés
dans une propriété à Sidi-Ferruch.
VENDREDI 7 JUILLET 1961
Crime odieux comme il n'y en a que trop
souvent, même en métropole. Il a été commis par un musulman et
l'indignation est grande à Bab-El-Oued d'où la fillette assassinée était
originaire.
DIMANCHE 3 SEPTEMBRE 1961
Pendant sept ans, dans la presse
et sur les ondes, à quelques exceptions près que l'on compterait sur les doigts
d'une main, mais qui valent d'être notées, on a cherché des excuses aux
bourreaux, on a tripoté l'histoire, escamoté les réalisations
d'une beauté trop gênante, mis quelques formules creuses et plaqué sur le tout
des slogans.
Propagande
de première force, qui s'est imprimée en Métropole comme vérité
péremptoire et s'est transformée en Algérie en coups de pique mille et
mille fois répétés.
Pendant sept ans, les Européens
n'ont pas bougé et les autres se sont dissimulés, tassés, terrés dans
l'espoir de se faire oublier de la fatalité.
Aujourd'hui, les Européens
sont désespérés.
LUNDI 11 SEPTEMBRE 1961
La radio annonce de graves évènements à
Bab-El-Oued. C'était à prévoir, tout comme à Oran. Ils ont explosé d'avoir
trop comprimé leur chagrin et leur indignation. Le cercueil d'une
petite fille, le vieux copain touché par l'éclat d'une grenade
alors qu'il buvait paisiblement son anisette, le commerçant poignardé sur
le pas de sa porte, les blessés, les mutilés de tous les âges, depuis si
longtemps que dure cette terrible guerre, et les terroristes rarement pris,
à peine condamnés, trop souvent relâchés…
Comme toujours, ce sont
des innocents
qui ont payé cette bouffée de rage aveugle. Ils sont allés rejoindre le groupe
lamentable des « morts pour rien » dont le poids finira par nous écraser.
DIMANCHE 8 OCTOBRE 1961
...
A Oran, des Musulmans en voiture ont écrasé volontairement un Européen.
Ils l'ont achevé à coups de revolver et l'ont brûlé après l'avoir
arrosé d'essence.
En février dernier,
s'étaient déroulées des scènes d'horreur pires encore.
Ils avaient incendié une
automobile après avoir bloqué les portières pour empêcher les occupants
d'en sortir. Deux femmes furent carbonisées et deux hommes grièvement
blessés.
VENDREDI 6 OCTOBRE 1961
...
Dans un pays où la ségrégation n'a jamais existé, on ne peut concevoir que la
haine s'étende. On pense qu'elle est le fait d'une minorité dont la triste
célébrité est passagère et on croit fermement que la raison reprendra le dessus.
Si tous les Musulmans étaient pour le F.L.N., aurait-il le besoin d'en supprimer
autant ?
MERCREDI 11 OCTOBRE 1961
Nous croyons foncièrement que la paix est
possible dans l'ordre et la dignité, non pas dans le chaos des abandons. C'est
ce qui nous permet de tenir aux vents alternés de la politique comme jamais
encore une population ne l'a fait. Dans cette lutte très dure, de tous les
instants, nous aurions tant besoin d'amitié et de compréhension !
MERCREDI 18 OCTOBRE 1961
...
Le sang versé n'a-t-il pas le même prix ? Il est vrai que ces attentats sont si
nombreux dans toutes les villes qu'elles seraient mortes en permanence « avec
portes et fenêtres closes, sans personne aux terrasses ni aux balcons ».
Doit-on en déduire l'importance de la
quantité ? (Les Européens ne se livrent que très rarement à leur colère.
Vont-ils tirer profit de ces constatations ?
Mais hélas ! il s'agit plutôt du droit
de tuer. Le F.L.N. l'a depuis longtemps. Il faut maintenant mater ses
victimes pour que désormais elles soient consentantes.
Pendant ce temps, les Musulmans à
Paris se plaignent des mesures « racistes » prises contre eux. Là
encore on constate que le «racisme » à Paris a une couleur et ici
une autre. Et on nous renvoie des brochettes d'« assignés à résidence ». Privés
de ressources, obligés de rentrer au pays alors qu'ils n'y tiennent pas du tout,
ils iront tout droit grossir les rangs du F.L.N. pour se venger et se
réhabiliter aux yeux des maîtres de demain.
Qu'allons-nous devenir ?
Sommes-nous une communauté délibérément
sacrifiée ? Hitler, avec ses camps, était plus franc pour les Juifs. A
l’angoisse toujours pre sente s’ajoutent chaque jour des raisons de désespérer.
…
MARDI 6 FEVRIER 1962
Un jeune garçon de première est
abattu rue Bab Azoun alors qu'il se rendait au lycée Bugeaud. Un de ses
camarades est manqué square Bresson par les mêmes tueurs du F.L.N.
MERCREDI 7 FEVRIER 1962.
Devant le lycée Bugeaud, les élèves
bavardent en attendant l'ouverture des portes. Une voiture passe, mitraille
les groupes. Deux jeunes gens tombent, l'un d'eux mourra. Les
lycées et collèges font grève à partir de cet après-midi. Triste époque où les
enfants eux-mêmes ne sont pas à l'abri de la folie sanguinaire.
VENDREDI 16 FEVRIER 1962
Des femmes attendent à la sortie d'une
école de Bab-EI-Oued. Tout à coup, une explosion suivie de hurlements.
Une Musulmane gît dans son sang, sur le trottoir. Elle portait une
grenade qu'elle s'apprêtait à jeter sur les enfants.
DIMANCHE18 FEVRIER 1962
…
Nous vivons en vase clos, c’est une force concentrée mais nous savons que c'est
aussi une faiblesse. Le temps nous isole, la communauté dont nous sommes issus
nous rejette. Plus tard, on parlera peut-être de nous comme du peuple juif. Race
prisonnière de ses rites, de ses croyances et aussi de son orgueil renforcé par
des haines stupides.
…
MERCREDI 28 FEVRIER 1962
Sept facteurs des P. et T.
ont été victimes d'attentats mercredi dernier.
Depuis, il n'y a plus de distribution de
courrier, ni de levée des boîtes de quartier.
…
…
JEUDI 1er MARS 1962
Mme Ortéga est massacrée à
Mers-El-Kébir par des musulmans fanatisés. Ils s'acharnent sur ses deux
enfants de cinq et trois ans.
Nous sommes profondément touchés par ces
crimes odieux.
Quelle justification peuvent-ils trouver
?
-Assassinat
de la famille ORTEGA
LUNDI 12 MARS 1962
Un instituteur et un
instructeur ont été tués par le F.L.N. devant leurs élèves, à la sortie des
classes.
Le personnel enseignant décide de faire grève dans les écoles primaires.
…
…
MERCREDI 14 MARS 1962
La concierge de l'immeuble d'en face
vient nous prévenir : le jeune Jean-François Durand que nous avons vu
tomber l'autre jour sous les balles des tueurs F.L.N., est mort ce matin
après une terrible agonie. il n'a pas vingt ans et meurt de la plus
stupide façon.
MERCREDI 2 MAI 1962
…
Les dockers ont arrêté une camionnette conduite par des Européens qui, par
malchance, passaient là, et les ont égorgés.
MERCREDI 9 MAI 1962
Avant hier soir, des musulmans excités
sont descendus de la Casbah. Ils ont lynché à mort un ouvrier européen
qui passait square Bresson et malmené un jeune ménage. C'est alors que les
commerçants ont baissé leur rideau pour ne plus le rouvrir. La rue est vide,
gardée par la troupe. Quelle tristesse pour ceux qui ont connu les
heures prospères de ce quartier populeux et vivant !
Depuis plusieurs jours les enlèvements
se multiplient. Le F.L.N. prend même des enfants dont on voit ensuite la
photographie dans le journal pour les « recherches dans l'intérêt des familles ».
On retrouve de temps en temps un cadavre exsangue.
Il paraît qu'on saigne à blanc ces
malheureux pour des transfusions pratiquées dans de mystérieux hôpitaux de la
Casbah. C'est tellement horrible qu'on a peine à le croire.
Les pharmaciens sont en grève aujourd'hui
car deux d'entre eux ont été enlevés ce matin.
LUNDI 14 MAI 1962
Dans un appartement de la rue Michelet,
deux enfants de six et trois ans ont été égorgés. La bonne
indigène de leurs parents a disparu. A-t-elle commis elle-même cet horrible
forfait, ou a-t-elle été complice du meurtrier ? Elle a en tout cas profité
de l'absence de leur mère partie, en confiance, faire des courses. Au
retour, elle a trouvé la porte ouverte et les deux petits cadavres dans la salle
de bain. Combien de fois n'ai-je pas moi-même laissé les miens à Zorah!
C'est abominable.
VENDREDI 18 MAI 1962
…
Mme S... est bouleversée. Ce matin elle a téléphoné à deux personnes
qu'elle connaît depuis plus de trente ans. Ce sont deux fragiles petites
vieilles qui ont près de soixante-quinze ans. Leur père était le médecin des
parents de Mme S... Elles sont nées ici rue Jules-Ferry (parallèle à la
rue Bab-Azoun) et y ont toujours vécu. Peu fortunées, elles ne sont allées en
métropole que deux ou trois fois dans leur vie. Une voix d'homme répond avec
l'accent arabe : « Les demoiselles sont à Hydra » et donne le numéro de
téléphone. Mme S... appelle Hydra. L'une d'elles répond, les larmes
dans la voix :
«Nous sommes réfugiées chez notre nièce.
Des musulmans nous ont expulsées, sans nous laisser rien
emporter. Nous avons tout perdu. Nous ne pouvons parler au téléphone,
mais si nous nous revoyons je vous raconterai tout. Notre nièce va nous amener
en métropole dans un asile de vieillards.»
Pauvres femmes, qui ne peuvent même pas
terminer leur vie en paix !
Les Européens aidés par l'armée, déménagent de la rue Bab-Azoun. Les
magasins fermés depuis plus de huit jours commencent d'être pillés.
MARDI 22 MAI 1962
Hier après-midi une patrouille a été
attaquée à Haouch-Addah près d'Alger. Cet incident a permis de découvrir un
charnier où gisaient treize corps horriblement mutilés. Parmi eux, celui du
père d'une de mes élèves.
Parti hier matin comme à l'ordinaire, il
n'est pas rentré à l'heure du déjeuner. Le corps était dans un tel état que
sa femme n'a pas été autorisée à le voir à la morgue de l'hôpital.
Aujourd'hui, avec sa fille, elles ont pris l'avion pour la métropole.
Je suis obsédée par l'image de l'enfant
blonde, rieuse, dont les douze ans se chargent tout à coup de ce mort hideux qui
incarne la dernière image de sa vie douillette et protégée. Que va faire
d'elle ce choc inhumain ?
L'idée du risque que nous courons avec
les enfants me fait frémir d'angoisse.
Franceline, étudiante en deuxième année de médecine qui fait son stage à
Mustapha,]me dit que les médecins lui ont interdit l'entrée de la morgue.
« Nous n'avons jamais vu de pareilles horreurs! » disent-ils. Pourtant,
ils doivent être endurcis depuis longtemps.
Quel calvaire ont vécu ces
pauvres hommes !
D'après l'état des deux rescapés, il y a tout lieu de penser qu'ils ont été
mutilés vivants.
JEUDI 24 MAI 1962
…
Sept corps de plus non
identifiables, ont été retirés du charnier.
Un dominicain me disait hier que c'était
quatre-vingts corps que l'on avait découverts sans toutefois en avouer le
nombre. Tous les jours, six ou huit noms paraissent dans le journal sous le
titre « Recherches ». Quelle angoisse pour ces familles qui, n'ayant pas de
dépouille à ensevelir, penseront aux morts anonymes où se trouve peut-être le
leur. Nous n'aurons pas de peine à choisir un « Pied Noir inconnu » pour le
futur mausolée à l'Algérie perdue.
MARDI 29 MAI 1962
La radio annonce la découverte d’un
nouveau charnier à Bouzardah contenant une dizaine de corps
DIMANCHE 3 JUIN 1962
Un ménage qui habite Belcourt a été
expulsé par des musulmans, responsables F.L.N. en tête. Bien heureux d'avoir
le droit d'emporter deux valises. La dame pleurait en racontant à Mme
R... « Je les entendais se partager mes affaires alors que nous n'étions
même pas en bas. Et ils se disputaient.., » Ces gens ne sont pas jeunes. Ils
n'ont plus rien, et ont pris l'avion ce matin.
[Partie 12]
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